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Interview réalisée en Mars 2006

C’est qui Dana Hilliot ?

— Un personnage que j’ai inventé ou plutôt emprunté à Malcolm Lowry, un de mes écrivains favoris. Un Nom, un Emblème qui me permet d’avancer dans le monde de l’art sans trop me mettre en danger.

Bill Callahan ou Leonard Cohen ?

— Les deux.. Me demander de choisir c’est criminel. Leonard Cohen est un des poètes les plus importants de notre temps, et Bill Callahan, j’adore ses textes teintés d’ironie voire de cynisme. Et tous deux ont de l’humour, ce qui est plus fréquent qu’on ne le croit chez les songwriters tristes.

ADA : Travailler seul ou avec les autres ?

Dana : J’adore travailler avec des amis. Je préfère composer seul, mais recréer ces chansons avec des amis, dans une improvisation amoureuse, c’est une de mes plus grandes jouissances. J’aime aussi participer aux projets des autres, contribuer à les rendre réels. J’ai la chance d’avoir beaucoup d’amis, beaucoup d’amour autour de moi, et ça enfante beaucoup de musique tout ça.

Quels sont tes projets ?

— Continuer à essayer d’exprimer pourquoi le pragmatisme américain me semble conciliable avec la psychanalyse post-lacanienne et susceptible d’inspirer une éthique fondée sur le respect de la singularité de l’autre. Continuer à vivre comme j’aime vivre, me balader dans les montagnes, prendre des trucs en photos, progresser au volley ball., etc..

Ta passion pour la nature et les espaces inhabités influence-t-elle ta musique ?

La plupart de mes chansons me sont venues en marchant. Au milieu des vaches et des canards sauvages. Je ne sais pas si ça s’entend. Si j’avais les moyens j’enregistrerai bien de la musique comme le font les preneurs de son dans les documentaires animaliers. En fait, il suffirait de laisser les choses autour de soi chanter. Même pas besoin d’intervenir.

A quand une distribution nationale pour Another Record ?


— Faut leur demander :) Je suis désormais en retrait du label, et l’équipe qui en assume désormais l’avenir déborde d’idées, d’énergie et fait un boulot hallucinant. mais je ne crois pas que la distribution nationale soit à l’ordre du jour.

Les DRM, c’est bien, non ???

— Oui c’est super. Cela dit, plus sérieusement, je n’ai rien a priori contre les DRM ou la licence globale. Tant que ça n’a pas de conséquences néfastes pour les musiciens et les artistes qui sont contre, comme moi. Il y a des artistes qui espèrent vivre de leur musique, ou au moins toucher quelques revenus. Je le comprends très bien. Ce désir me paraît convenable. Même si ce n’est pas le mien, car je n’ai rien à vendre, je n’ai que faire de la notoriété, et la manière dont mes oeuvres circulent me satisfait entièrement. La seule chose qui m’importe c’est que le désir d’assurer à certains artistes une rémunération ne vienne pas pénaliser les autres, ceux qui sont animés par d’autres désirs. Si le législateur était moins influençable qu’il ne semble l’être, il tiendrait compte de la diversité des désirs qui animent les artistes, et en cherchant bien, il pourrait certainement trouver une solution satisfaisante pour la majorité d’entre eux.



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