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  • 11 janvier 2007 /
    Mitch & Murray
    Mitch & Murray par lui même

    réalisée

Analyse recueillie via mail et traduite en septembre 2007.

Benjamin Jones, songwriter, guitariste et chanteur du groupe anglais de néo-folk amer Mitch & Murray, n’a pas seulement le bon goût de porter le prénom des Grands. Il écrit des chansons à leur hauteur sur lesquelles il tire ici le voile.

1- Love Will Treat You Like A Dog.

— Il m’arrive parfois de devenir vraiment cynique et cette chanson en est l’exemple. Je peux l’aborder avec un sourire en coin ou avec le plus grand sérieux, en fonction de mon humeur. C’est juste une chanson sur la rupture amoureuse. Tous les groupes en ont une. A part peut-être Cannibal Corpse.

2- Sleepy Trails.

— Celle-ci, Peter (guitare) l’aime bien parce qu’il peut faire son Rudy Trouvé [musicien Anversois, un temps membre de dEus, ndlr] pendant deux minutes, ce que tout le monde comprendra. La musique comme les paroles de cette chanson possèdent un côté sombre. Le Black Country la nuit, sous la pluie, des vêtements répandus dans la chambre qui tracent des lignes au sol. C’est la vie que je souhaiterais vivre plus souvent.

3- Three O’Clock Moments.

— Dans La Nausée, on trouve cette phrase qui dit que trois heures c’est à la fois trop tôt et trop tard dans la journée pour faire quoique ce soit. Je vis le mitan des mes vingt ans comme ça. Je n’étais pas un adolescent rebel et je me sentais un peu con de jouer les Gene Simmons [bassiste expansif du groupe de hard Kiss, ndlr] alors que j’avais encore la salle de bains à nettoyer.

4- Health And Wellness.

— Une version acoustique de ce titre est sortie l’année dernière sur un split 7’’. Cette chanson porte le nom d’un groupe de paroles que je fréquentais quand je luttais contre la dépression. Le sujet tourne autour du fait de s’accrocher à une relation de peur de s’effondrer sans elle comme tutrice et de s’illusionner en se remémorant ces journées passées au lit à évoquer un futur ensemble. S’il y a un thème à cet album, c’est bien celui-là.

5- Even The Good Times Are Bad.

— Avec cette chanson l’idée c’était de s’entasser dans le studio et d’utiliser tous les matériaux que nous pourrions amasser pour créer un son à la “New Orleans funeral”. Peter a écrit la structure principale et moi les paroles. Tout s’est fait en une prise. Le but n’était pas que ce soit particulièrement plaisant à écouter. 6- God Made The Stars Also. J’écris rarement des chansons qui ne parlent que d’amour. J’y ajoute toujours un « mais... ». Pas là. Quand j’y réfléchis, c’était juste une manière de dire à quelqu’un que je l’aimais. Je pourrais dire que ça a marché si ça rend ma future copine jalouse.

7- Surviving Desire.

— Le son du diamant qui raie le vinyl et qui constitue la rythmique vient d’un vieux disque 78 tours. A lui seul, il synthétise ce côté « Brenda Lee sous kétamine » que je voulais dans le son. J’ai piqué le titre à un film de Hal Hartley que j’ai toujours aimé. Il dit très bien comment je suis en général très discret sur ma vie sentimentale en dehors de mes chansons.

8- See Thomas Howl.

— A mon sens on vit tout autant avec le futur en tête qu’avec la nostalgie du passé. Avec la nostalgie viennent les regrets et le ressentiment : oui, votre alter-ego a aussi un passé et c’est encore plus difficile à supporter quand celui-ci a été plus lumineux que le vôtre. Il me semble impossible de vivre dans le présent. Ça n’a absolument aucun sens pour moi.

9- Rabbit Chaser.

— Tout est dans le titre. Un instantané d’un soir d’été de ma vie. Au départ ce titre croonait façon Roy Orbison puis il est devenu ce paysage sonore grandiose à la Angelo Badalamenti [compositeur et arrangeur américain né dans les années 30, connu pour ses BO de films, pour David Lynch notamment, ndlr] en l’espace d’un boeuf. En live c’est à peu près le seul moment énervé.



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