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  • mai 2008 /
    SZ
    L’Interview

    réalisée par gdo

Interview réalisée via mail en mai 2008.

Qui se cache derrière SZ ?

— Sur scène et à la composition : les deux frangins Damien et Franck Litzler. Sur l’album les interventions de notre frère Luc à la basse (Santolan) et au piano (Brune, white legs ; Toallita), de Martin Beauvais au violon (El Tercer O., Glassmaker), de Rémy chante au clavier et glockenspiel (Glassmaker). Notre ingé son, Dan, a été précieux autant d’un point de vue technique qu’artistique sur beaucoup de choix de production, et bien sûr notre ami et graphiste attitré Laurent Eisler qui assure tous nos visuels (pochettes, affiches…)

Aviez-vous une idée de base pour ce nouvel album ?

— Faire un vrai pont entre la chaîne hifi et la scène, ce que nous n’avions pas pu réunir en un seul CD sur le premier album. Sur celui là les morceaux sont plus produits qu’en live mais ce sont les mêmes !!! Faire le 1er vrai album studio de SZ, complet, réussi et dont nous pourrions par conséquent être fiers, tout en gardant à la fois l’esprit du Home et du live recording, les 2 "faces" de notre premier album.

Pourquoi une déclinaison en trois temps du ALLC (Autumn leaves Latin comes) ?

— Pour donner une certaine cohérence à l’album, une ritournelle assez simple qui permettrait de lier les morceaux entre eux. On en avait plusieurs versions "boeufées" lors de soirées autour de la loop station... C’est aussi le nom de l’album et l’esprit qui s’en dégage, à la fois l’automne : la dégénérescence, les cycles, leur évolution et leur fin (référence au sampling) ; mais aussi l’esprit latin qui renverrait au printemps et symbolisé par l’allégresse, le lien, l’entrain, la cadence... On retrouve tout cela dans notre disque : de la mélancolie qui se mélange et se confond souvent avec de l’entrain, de l’énergie plus brute, plus sauvage. De plus, notre idée était "l’Automne s’en va, l’esprit latin arrive", en enchaînement perpétuel...

D’où vous est venu ce titre d’album ?

— Voir ci-dessus ! C’est venu de nulle part comme la plupart des titres, on privilégie la spontanéité en tachant délibérément d’écarter la raison. Le titre est sorti et ensuite on s’est dit, bah finalement c’est pas mal, ça renvoie assez bien à notre musique et à quelque chose de beaucoup plus large, la vie peut être ??!!

Ce disque est-il construit comme un carnet de voyage aux grés des étapes prévues ou accidentelles ?

— Pas vraiment. Je ne comprends pas le sens précis de ta question mais les morceaux ont été composés sur une assez longue période et au moment de l’enregistrement certains ont à peine bougé, tandis que d’autres ont été modifiés un peu ou beaucoup, arrangés, agrémentés... Sinon, l’enchaînement des morceaux sur le disque correspond avant tout à l’évolution qui nous semblait la plus logique en terme de dynamique et de types de morceaux/ambiances développées.

Ce jeu de contraste entre des sons purs et des choses plus dures est-il conscient ?

— Oui ! Nous piochons dans nos instruments les registres de timbres et de sons, dans nos influences et notre histoire de musicien les types de constructions, les architectures et le travail des sons en question, dans notre vécu les émotions et les ressentis spontanés qui nous font sortir tel ou tel morceau... Après les jeux de contrastes sont partie intégrante de notre perception du post-rock, même si cette étiquette est réductrice et pas très "vendeuse" (sortis du cercle restreint et fermé des initiés, absolument personne ne sait ce que c’est ; c’est con mais on se nuit à nous-mêmes avec ce terme !). Et le contraste c’est la vie, l’alternance, les cycles…Il faut faire exploser les catégories, dans quelque domaine que ce soit ; sinon c’est trop dangereux ! Au final, sur cet album nous sommes très spontanés, bien plus dans le ressenti que dans le cérébral. Bien que le cerveau soit utile au moment d’agencer vraiment le morceau à partir de la matière disponible !

Cette cohabitation entre l’electronica et le post rock vous s’est imposée comment ?

— Parce que Franck avait des claviers devant lui, un puis deux puis trois, récupérés çà et là, et qu’il a commencé à balancer des beats de temps en temps. Et comme j’avais envie de jouer (je suis le batteur) et de pas me faire remplacer si facilement, on a bossé quelques morceaux autour de çà. Il y a beaucoup à explorer là-dedans. On est allé voir et essayer d’autres choses, c’est bien, il faut !

On peut lire sur une affiche de concert groupe de post rock inventif !!! le post-rock est il devenu si sclérosé pour qu’on doive s’en démarquer par un adjectif ?

— La formule n’était pas de nous mais oui le "post-rock" est à la fois sclérosé et beaucoup trop large pour signifier quelque chose de suffisamment précis. Ça renseigne plutôt sur un monde, un esprit... Et pour ce concert, si les gens n’étaient pas renseignés par le nom "post-rock", ils l’étaient au moins par l’adjectif "inventif" !

Actuellement en duo, vous souhaiteriez grossir et devenir un groupe ?

— Non. Et puis nous sommes déjà un groupe ! Ta question est étrange. Si quelqu’un d’aussi motivé, dispo, impliqué se présente et qu’il est cool, bon, polyvalent si possible et pas casse couille, pourquoi pas. On en connaît mais pas à Grenoble ou pas assez dispos. Et puis on cherche pas en fait. Franck fait par ailleurs quelques boeufs avec Martin de HGH.

Comme cette interview fait partie d’un spécial drink dog, que pensez-vous des deux autres sorties du label que sont Cvantez et HGH ?

— Cvantez j’ai pas écouté mais HGH a affirmé son style singulier avec ce 2e album. Je les trouve bons, inspirés, ils me touchent énormément sur certains morceaux mais j’aimerais que çà explose plus parfois (c’est très personnel).

Comment vous êtes vous retrouvés sur le label de ce chien alcoolique ?

— Franck avait démarché une quinzaine de labels après avoir composé les morceaux qui se sont ensuite retrouvés sur le "Home recording" du premier album. Drunk dog avait été interessé puis après avoir vu qu’en concert à deux çà n’avait plus grand chose à voir, il a proposé de sortir un double avec les morceaux live de ce qui était devenu le groupe SZ !

Le mot de la fin est pour vous ?

— Vive la création sous toutes ces formes, les gens qui innovent et nous touchent... A mort la junte birmane. Merci.



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