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  • 11 janvier 2014 /
    Weli Noël
    Titre par Titre

    réalisée par gdo

Zoli zombi zoli fantôme Cette chanson est née à Viareggio. Comme cela arrive rarement, la mélodie avec les paroles du titre m’est venue sans prévenir, comme tombée d’en haut. Je me suis un peu documenté sur les traditions musicales haïtiennes (j’écoute des vieux groupes comme Shleu Shleu ou les Frères Jean de Piétonville), et j’ai été séduit par le Rara, musique itinérante jouée avec les trompes "cléwon". J’ai ainsi voulu évoquer les musiques portatives du carnaval, avec les caisses claires roulées et les gros tambours. Et puis, j’ai voulu donner un côté sexy et comique à ma zombie, apparition d’un rêve érotico-cauchemardesque. Le faune Cette chanson est née à Fès. J’avais en tête le beau titre de Debussy, Prélude à l’après-midi d’un faune. J’avais oublié qu’il s’agissait d’un poème de Mallarmé. En lisant ce dernier sur le web, j’ai observé une poignée d’illustrations de la figure du faune. J’ai constaté qu’il y a avait une filiation entre ces dernières et l’image du diable des chrétiens. Ma chanson évoque cela : une demi-dieu déchu et mis au placard par le religion du dieu unique, après une traque sans merci. Parallèlement, le thème de ce personnage en demi-teinte était intéressant car il a un lien avec les sujets sociaux de la marginalité. Pour la musique, j’avais tout d’abord construit la chanson à partir d’un boucle des percussions d’Olodum. Puis, comme j’avais depuis un moment envie de chanter un zouk, je me suis dit que le thème allait comme un gant à cette musique, elle aussi souvent dépréciée et qui se rattache, pour moi, à l’Antiquité dans le Nouveau Monde. Comme une enveloppe Cette chanson est née à Clichy. A cette période, j’étais sans emploi et écrivais quantité de lettres de motivations. Rompu à l’exercice, j’ai décidé d’en écrire une destinée à décrocher un entretien d’embauche conjugale. L’idée du rock-steady s’est imposée, sans que je sache vraiment pourquoi, mais le côté généralement nonchalant du style collait. La goyave Cette chanson est née dans l’Ain. Je voulais écrire une chanson avec peu de mots, avec un sens englué dans la colle des consonances. Je voulais aussi me livrer à une création 100 % tropicale, d’où la cueillette des fruits exotiques et le rythme cumbia. J’étais aussi touché par la reprise de Honkey Donkey par le groupe japonais OOIOO, et je m’en suis inspiré.