> Spéciales


Quinzième anniversaire du festival malouin. Le plus exigeant des festivals hexagonaux continue son exploration de la musique pas comme les autres et poursuit son chemin de grand adolescent indé. Pour ses quinze ans l’adolescent type reçoit au choix une parure de stylos Daniel Hechter avec un sous-main en cuir ou des places pour Vulcania. Les organisateurs de la Route Du Rock écrivent au bic et n’aiment pas les parcs à thème. Pour se consoler, ils convient les Cure à la fête et pleins d’autres copains de classe (Yo La Tengo, The National, The Organ, Sonic Youth…). Une surboum exceptionnelle qui restera sans doute comme l’une des meilleures éditions de ce XXIe siècle. Merci papa.

Route Du Rock 15 : Jour 1-Vendredi 12 août 2005

Palais du grand large

Brisons-là rapidement, tout débutait plutôt mal pour la première après-midi de cette quinzième édition de la RDR : annulation de la tournée européenne de Daniel Johnston, l’artiste pour le moins attendu des 700 festivaliers en possession d’un billet pour le premier jour au Palais. La suite ne manqua pas d’attrister un peu plus les fans inconditionnels du fou chantant. En lieu et place de l’auteur de Fear Yourself, Leslie Winer se présenta à un public circonspect. Un rien figée par le trac (fear herself ?), celle que l’on nous présentait comme la "figure emblématique de l’underground new-yorkais et parisien des années 80 " donna un concert que l’on considérera à tout le moins comme plat -personnellement un autre terme s’impose à moi mais je reste toujours révérencieux à l’égard des " icônes [américaines] " (sic) - si l’on en juge par le nombre de festivaliers irrépressiblement rappelés par le bar et l’exposition retraçant les 15 ans du festival. Imaginez la sœur d’Olivier de Kersauson qui se lancerait dans un spoken word borborygmique sur fond de gloubi-boulga world trans ou que sais-je encore (effets, boîtes à rythmes…) et de boucles ethno-techno tocs. L’icône -dont un ami me signalait qu’il pensait qu’il s’agissait d’un docker en attente de déchargement qui s’essayait à la musique indé- se voyait secondée par un programmateur-bassiste vêtu d’un T-Shirt The Strokes moulant et d’une ceinture de strass (qu’il me soit permis de jouer les Lenoir commentateur de défilé, je devais bien m’occuper l’esprit) et d’une percussionniste bab qui rappelait étrangement une Mallaury Nataf à qui le petit frère aurait cédé ses " percus " le temps de quelques morceaux… Il s’en trouvera sans doute pour apprécier la prestation. Pour être tout à fait juste, il n’est certainement pas aisé pour un artiste de remplacer un autre artiste au pied levé. A fortiori s’il s’agit de Johnston. Ce dernier partage d’ailleurs avec les Animal Collective, qui prennent place quelques minutes plus tard ce que les psychiatres nomment de manière fine un… pet au casque. Difficile de déterminer s’il s’agissait ici d’un exercice vain de psychédélisme animalier ou d’un pur moment d’expression de génie collectif musicalement expérimentateur. Je m’en tiendrai à cette dernière option. Les quatre timbrés de Brooklyn s’avancent le visage peinturluré pour plus d’une heure de transe hallucinée qui emporte l’ensemble du public et votre serviteur avec. Animal Collective en concert rappellent ces musiciens sud-américains des artères commerciales des grandes villes à qui l’on aurait confié des racks d’effets et la discographie complète de Syd Barret. Le public fasciné réagit positivement quand les membres du groupe se lancent dans une danse quasi tribale et hurlent des cris d’animaux. Ni la cannette de bière remplie lancée par Avey Tare dans le public et qui manqua d’emporter l’œil droit de mon voisin à l’heure actuelle encore prostré sur le siège molletonné de l’auditorium du Palais, ou les soli d’hapo de ce dernier n’entamèrent l’euphorie générale. Un concert dont on ne retiendra que ces instants de communion.

Le Fort

Un autre communie parfaitement avec son public, le chanteur d’Art Brut. Parvenu juste à temps pour saisir les quelques derniers titres joués par les Anglais, je me délestai rapidement des a-priori que je nourrissais à l’égard du groupe. Cette démonstration de rock harangueur sans concession pourrait d’ailleurs bien rester comme l’un des temps forts de cette impeccable édition. Eddie Argos, leader charismatique d’Art Brut, ne ménage pas sa peine pour imposer les titres de Bang, Bang Rock & Roll. Son mode déclamatoire décomplexé et sa joie de jouer finissent de convaincre les festivaliers de lâcher la galette-saucisse pour empoigner micro et guitares et " form(er) a band ! " Difficile après cette démonstration d’énergie brute de se présenter sur scène.

Alamo Race Track, appelés en remplacement des Futureheads pourtant attendus par un public de festivaliers anglais plus nombreux chaque année et présents en masse, tentent la gageure. Et la tentative échoue. Leur concert ne rendit que peu l’infini délicatesse de leur excellent album. Birds At Home emprunte en effet les sentiers un brin ombragés de la pop, du rock et du folk et brode un canevas finement ouvragé de voix singulières et de guitares polymorphes. A l’épreuve d’une scène de festival (d’été) l’option choisie du " choc frontal " pour rockers burnés les dessert et les enferme dans une posture de gros bras mal assumée. Par ailleurs, quelques (nouveaux) titres singent maladroitement les kadors de la néo-new wave et ôte à ART ce qui fonde son excellence : sa personnalité. Dommage.

On trouvera cependant matière à consolation à la noce de David Gedge et les siens. Le Wedding Present célèbre sur scène les noces de plomb du festival malouin. Et de quelle manière ! Les Anglais chouchous de John Peel livrent un set époustouflant d’immédiateté, comprenez que leurs titres explosifs et leurs ballades tire-larmes valent pour ce qu’elles offrent : un plaisir à goûter ici et maintenant. Et le public ne s’y trompe guère qui affiche ce rictus de lèvre caractéristique d’une jouissance diffuse. Pour paraphraser GDO, weddingpresentologue contrairement à moi qui les connais peu, on écrira que " David Gedge ne nous a(vait) (jamais) rien promis mais qu’il a tout tenu. " A l’inverse sans doute de Jonathan Donahue qui montera sur scène quelques heures plus tard.

Pour l’heure accueillons Yo La Tengo. Je la tiens, tu la tiens par la barbichette, le premier de nous deux qui Ira (Kaplan), retourne à Oboken. Et on ne le souhaitait pas tant ce concert marque pour certains le meilleur moment de la soirée. Malgré une balance inégale toute " basse et grosse caisse " en avant, l’indie trio se livre à une longue exploration sans œillère de l’ensemble de son répertoire qui orchestre la collision des styles. Kaplan and Co. maîtrisent l’art du contrepied et glissent de titres pop puis noise vers de titres (quasi) funk/doo-wop au Rhodes. L’art du grand écart. Attention cependant à ne pas se déchirer les bourses durant cet exercice périlleux. Le drame semble se produire au moment du titre qui voit Hubley et McNew exécuter une chorégraphie que je goûtai moyennement. Moi la marrade en musique, je ne souscris que tièdement. Cet intermède introduisait en effet une rupture curieuse dans un set pourtant cohérent dans sa diversité. Le titre de clôture -longue incandescence noisy rock- efface cependant le clin d’œil à la Backstreet Boys second degré. Point de second degré chez Jonathan Donahue malheureusement.

Le leader de Mercury Rev aux pauses imbuvables inscrit de ses mains et dans l’air des arabesques ridicules comme pour masquer la vacuité de ses symphonies riquiquis et puantes. Un concert pompier, pompeux et pompant donc. Cette musique altière, imbue d’elle-même se dégonfle dès le premier tiers d’un set tape à l’œil. Techniquement parfaitement au point certes mais vide. Exactement comme les sentences projetées sur l’écran derrière le groupe. " Deviens ce que tu es " ce genre de choses. Même les scénaristes du chef d’œuvre de Patrick Sébastien, T’aime, se refuseraient à placer ces phrases dans la bouche des personnages du film. Par souci d’objectivité -impossible dans un compte-rendu mais quand même- j’ajouterai qu’une amie à moi par ailleurs épouse en devenir et que je sais dotée d’un jugement sûr et d’une oreille fine remarquait qu’en se plaçant physiquement très près de la scène on percevait mieux le concert et sa direction. Elle ajoutait que, selon elle, Mercury Rev restait le seul groupe à assumer véritablement la mécanique psyché pop kitscho romantico foireuse. Je m’en remets totalement à son jugement et parviens à la conclusion que le show m’aura échappé.

Il n’en est rien en revanche du set de The National. Le groupe avouait son inquiétude de ne jouer que tard. Devant un public certes plus clairsemé, les cinq New-Yorkais livrent une prestation en tout point admirable. Sur une base rythmique magnifique d’efficacité le chanteur Matt Berninger tout sourire engage le groupe dans une interprétation unique de leur répertoire et notamment d’Alligator. The National livre ainsi son folk dévoyé et sa pop qui grince des dents pour gueule de bois tenace. Classe, inventive et exécutée avec une joie palpable, la musique de The National clôt de belle manière cette première journée qui augure du meilleur. Et le meilleur adviendra…

Route Du Rock 15 : Jour 2-Samedi 13 août 2005

Le Palais Du Grand-Large

16h00. Entrée en scène de Tony Dekker et des membres de son groupe d’un soir (reportez-vous à l’interview à paraître sous peu). Tête basse et regard de celui qui préfèrerait qu’on ne lui prêtât aucune attention. Impossible. En quelques secondes et un premier titre joué seul à la guitare, l’homme derrière Great Lake Swimmers emplit de sa voix légèrement réverbérée un auditorium désormais transfiguré en lieu de culte. Comment, comment lorsque l’on affiche comme lui la vingtaine peut-on vocaliser à la manière de celui qui sait et a vécu ? Une sorte de Will Oldham sans mini-short en jean. La classe. Un public interdit qui comprend de façon diffuse qu’il assiste à un événement. Et une humilité qui sourd de sa personne à chaque titre. Un peu plus d’une heure de grâce folk et pop et quelques incursions en terre country. Une lecture subtile et incarnée de Bodies And Minds (d’un " Let’s Trade Skins " qui suffirait à combler une journée à " I Saw You In The Wild ") et de l’homonyme Great Lake Swimmers (un " This Is Not Like Home " -me semble-t-il- terrassant). Un rappel. Admirable conclusion une nouvelle fois seul à la guitare. Un moment de pure beauté contemplative. Vient ensuite Camille très désireuse de rééditer son exploit " un 100 mètres à marée basse vers une mer qui se retire c’est super plus long que prévu " de l’an dernier sur la plage ; elle se lance dans un 5000 mètres, quitte la salle suivie du public, s’arrête au Shopi acheter des abricots secs -pour l’effort- puis s’engage dans un tour des remparts à cloche pied. Retour 1h15 plus tard avec des cloques qu’elle perce sur scène. Vous le comprenez j’avais déserté, rappelé au fort par The Organ notamment. De source sûre, le pestacle de Camille ne manquait pas d’intérêt cependant.

Le Fort

Je m’entretenais avec Tony Dekker durant les deux premiers tiers du set de The Organ, je ne peux donc évoquer que le tiers restant. Oui parce que moi je m’entretiens avec les artistes : un peu de stepper, 2-3 chest press et on se finit par quelques triceps à la poulie. Le résultat paraîtra sur ADA dans quelques temps. Néanmoins les cinq Canadiennes font montre d’une belle énergie durant cette fin de set et l’efficacité de leur syncrétisme musical (doctrine Throwing Muses versus doctrine Cure) touche aux jambes. Une belle entrée en matière pour une soirée qui s’annonce longue (rapport au concert de qui vous savez…).

Un peu comme le set de Marc Nguyen Tan aka Colder qui ne s’emploie guère pour réduire l’apathie pré-Cure. Malgré une ouverture intéressante composée de titres poupées russes et montée de sève, la suite ne convainc pas. Le tout sonne juste -mais fort, trop fort bon dieu !- sans que pour autant la cold-wave tendue et organique de l’artiste ne passionne.

Un creux rapidement comblé par la bonne surprise de cette soirée : le set des Raveonettes. Sans souvenir précis de leur précédent passage dans le Fort de St-Père, je ne m’attendais à rien. Une disposition d’esprit qui me prévenait de toute déception et qui m’assura d’apprécier le concert pleinement. Le set débute par une série de morceaux tout en force et muscles bandés qui montent en tension progressive. Wagner et Foo chantent merveilleusement, en parfaite harmonie. Une troisième voix singulière se dégage ainsi et ajoute à leur set-list bâtie sur leurs trois albums. Les guitares se mêlent avec science, portées par une batterie métronomique maîtresse dans l’art de la relance. Une collision pop et (quasi) shoegazing du plus bel effet mais qui s’essoufle en fin de parcours (un ami prof de musique qui participait à sa première RDR -putain qu’est-ce-que j’ai comme potes ! comment expliquer alors tous ces samedis soirs passés seul devant le buffet du Courtepaille d’Ennetières-en-Weppes ? - me fournit un début d’explication : les anatols tendraient, paraît-il, vers le basique voire le varietoche…Ah, ok). Rien de rédhibitoire cependant et l’on se penchera sur Pretty In Black avec plaisir. Pretty in black aussi les milliers de curistes -les fans de cure pas les adeptes de la thalasso du coin- qui chipotent quelques merguez dans l’attente fébrile de la grand messe. Plus de deux heures de concert se préparent en effet, physiquement et psychologiquement. Nous y voilà. Un fort plein, quasi au bord de la rupture, l’ensemble de la soirée concourant à ce point d’orgue. Le gros Bob et les siens s’avancent en terrain conquis mais se refusent à assurer un service minimum. Ils s’engagent alors dans un show marathonien et total et revisitent sans sombrer dans le piège du pot pourri une large partie de leur répertoire. De Disintegration à Wish, de The Cure à Faith. Merci les fans qui alimentent le forum de la RDR et qui permettent à des merdeux comme moi de donner l’illusion qu’ils pouvaient à l’oreille recomposer la set-list de ce samedi. Chacun des titres joués met en avant guitares et chant et révèle l’extrême finesse de leur construction. Gallup se charge du show et le batteur nous en colle plein le cornet. Tout semble se jouer dans le micro-détail. La voix de Smith elle-même impressionne par sa densité. " Plainsong " et " 10 :15 Saturday Night " délimitent ainsi les bornes d’un set pour certains exceptionnel et pour d’autres à tout le moins long. Moi je souffre de pieds plats et la station debout prolongée me casse le dos rapidement, alors… Il n’en reste pas moins que les Cure alimentent le mythe sans ménager leur peine. Curieuse image enfin que celle des festivaliers (par avance ?) conquis qui ne cessent de danser sur des titres glacés d’essence immédiatement identifiable.

Abasourdis et vidés, certains trouveront encore la force de remuer leur boule sur la musique bâtarde de !!!. Les organisateurs prévoyaient que seuls " les culs- de-jatte ou les mecs trop bourrés ne danseraient pas ". Prévision erronée puisque la foule reste pour partie statique. Le leader en short estampillé équipe de France Coupe Du Monde 82 ne déméritera pas dans sa tentative de pousser les festivaliers à s’exprimer par le corps. On n’esquissera qu’un vague mouvement latéral des pieds aux sons de ce rock-funk-electro…(placez ce qui vous chante à la suite). Economie d’effort après l’exercice d’endurance précédent. Et comme en (pré)vision de la folle journée du lendemain. . .

Route Du Rock 15 : Jour 3-Dimanche 14 août 2005

La dernière soirée en " terres malouines " -comme on l’écrit dans Ouest France- ne débute pour moi qu’avec Maxïmo Park. Bryan Hollon aka Boom Bip ne se formalisera sans doute pas. Sûr même qu’il oubliera tout de cette absence dès les premières notes du set des gandins de Newcastle. La nouvelle recrue du label Warp donne en effet une prestation jouissive devant un public immédiatement réceptif à son post-punk classieux. Les titres s’enchaînent avec une fluidité saisissante et l’on mesure la puissance tubesque de ceux-ci à l’aune du nombre croissant de festivaliers qui se déhanchent aux sons d’un " The Coast Is Always Changing " au bord de l’implosion ou du très smithien " Postcard Of A Painting ". Paul Smith, leader maximo du gang, hallucinant de charisme, communique aisément avec l’assistance et s’ouvre au public grand-breton hystérique sans pour autant occulter l’audience bretonne (d’un soir) non moins hystérique. Pour preuve, la phrase " Cette chanson a un rapport avec ici " lancé en introduction de l’épileptique " Graffiti ".

Un moment de totale euphorie qui se poursuit avec les Polyphonic Spree. Posons les choses bien à plat désormais, en ordre et de manière réfléchie : le concert des allumés texans figure parmi les meilleures prestations accueillies par le Fort Vauban depuis -au minimum- ces cinq dernières années. La décrire ne présente aucun intérêt pour qui ne l’aura pas vécue. Paradoxe énoncé stupidement mais qui donne à comprendre combien ce moment génial d’intense communion -entre la chorale et le public, entre les membres du public eux-mêmes- ébranla les corps et les esprits. Une sorte de transsubstantiation musicale et géniale. Quelques vingt personnes sur scène insufflant une énergie quasi divine par le biais d’une pop symphonique ultra lumineuse. Ne rien en dire de plus et retrouver un peu de cette révélation en écoutant à nouveau Together We’re Heavy. Je sais ça fout les jetons. Mais merde j’ai même levé les bras au ciel et chanté " You gotta be Good, You gotta be strong ". A cet instant j’aurais enfilé sans sourciller n’importe quelle toge bigarrée tendue par Tim DeLaughter.

Une absence de tout sens critique qui perdure durant la performance de Sonic Youth. Difficile donc de relater ce moment avec précision. Retenons simplement que les activistes new-yorkais peuvent continuer de toiser la jeune garde post-punker, art-rocker, néo new-waver ect…de haut, de très haut (Moore se hisse même à un moment au sommet d’une des structures métalliques entourant la scène). L’ensemble de leur set -quoiqu’un peu court- s’apparente à une immense entreprise de sculpture du son. Pétrissage, malaxage. Elaboration d’une fresque musicale terrassante. Une expérience unique qui compose une réponse possible à la question Old World Underground, Where Are You Now ? posée par Emily Haines et les siens.

Metric livre son interprétation de la new-wave lue selon les canons des années 00 -attention ici : pompage éhonté de ma chronique du groupe, pardon. Pas de demi-mesure messieurs-dames. On s’emploie et on le montre : Haines exécute une gestuelle quasi-chorégraphiée avec la volonté de l’élève appliqué. L’exercice lui vaudra de " s’écraser sur scène comme une merde inerte " selon l’image finalement assez fidèle de notre ami Michel M. Le set gagne en épaisseur à mesure des morceaux et d’un " Combat Baby " frontal à un " Dead Disco " étiré mais toujours efficace en passant par un " Hustle Rose " abrasif, les quatre Canadiens finissent par remporter la mise. Clairement on n’écoute pas assis Metric. Mais debout.

Et l’on conservera cette position tout au long du passage de Vive La Fête sur scène. La formation pilotée par Els Pynoo et Danny Mommens énonce clairement le programme à travers son patronyme. Plus de deux heures -à vérifier tout de même car le couple de neurones que je préservais pour cette fin de soirée semblait finalement ne plus se réduire qu’à un- de fitness au rythme d’une " kitsch pop music " (voir interview) des plus efficaces. Le fort comme un seul homme se range à la cause des Belges. Un moment de frénésie communicative qui renvoyait les festivaliers à l’édition 1998 et le passage de Lo-Fidelity Allstars. Une fin de soirée idéale en somme. Peut-être pas tout à fait puisque -sans vouloir vous inviter de force dans mon intimité- je portais ce soir là un caleçon. Une pièce de tissu peu appropriée lorsque l’on se met en tête de tenter toutes sortes de chorégraphies stupides. A l’heure actuelle encore les médecins refusent de se prononcer sur mes capacités reproductrices… Peu importe. Cette édition demeure la meilleure accueillie par le fort depuis plusieurs années. Exigeante mais pas exclusive, pointue mais ouverte et quoi qu’il en soit passionnante d’un bout à l’autre. Quinze ans fêtés dignement. Ciao l’ado et file ranger ta chambre, si tu bosses à l’école, l’année prochaine on t’offre Radiohead .

Crédit photos : F.Villemin (Taste of Indie-Photos de concerts)

Portfolio



 chroniques


pas d'autres chroniques du même artiste.