Ambassadrice de nulle part, prêtresse sans dévots - si ce n’est nous dorénavant-, LOU a toujours su raviver la petite flammèche de l’inédit et de la surprise qui vivotait en nous depuis longtemps. En ne s’encombrant d’aucuns gimmicks de rigueur, LOU y est allé à son train, prenant tout le temps de poser sa voix, là sur quelques arpèges minimalistes, ici des percussions frottées. Une voix au bord de la falaise, lascive et suggestive, porteuse de murmures et de mots soufflés dont on doute clairement qu’ils soient anodins autant qu’inoffensifs.
Il est rare d’ailleurs que les combats introspectifs, les démons internes, la mort, les amours en danger virevoltent à ce point au-dessus d’une oeuvre sans la plomber, la poussant plutôt du côté de ses œuvres singulières à la grâce réputée insaisissable. De celles qui fleurent bon la liberté. Si peu fréquent, qu’en ces périodes de musiques jetables, à la botte du néant, le travail de LOU en est diablement rassurant, revigorant pour tout dire.
Douce et polie, le regard limpide et les fossettes de l’enfance affutées, LOU est une chamane. De celles qui savent tout d’expérience, qui n’ont pas besoin d’en rajouter, de celles qui ont remonté le grand fleuve des chansons jusqu’à la source - on n’y vient pas par hasard, on n’ira pas plus loin... Porter la musique de LOU à ses oreilles n’est pas anodin. Avec ADA quel pied de l’avoir porté ... Vivement la suite !