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21 décembre 2024 /
Damien Breux
“Bilan 2024”rédigé par
L’année 2024 a été riche en contraste, comme une photo de feu de forêt, avec des rouges intenses, des jaunes éblouissants et des teintes sombres de plus en plus sombres.
Le jaune intense, c’est celui des victoires inattendus, pas spécialement celui des médailles olympiques, mais plutôt celui des réussites politiques à contre courant et des albums sortis de nulle part qui illuminent les nuits grises.
Comme celui d’A Lily, Saru l-Qamar, sublime requiem post-rock qui sonne comme un écho fantomatique des paix oubliés du Moyen Orient. Imaginez Arvo Part, Abdel Halim Hafez et Godspeed you Black Emperor en featuring sur le Selected Ambient Works II d’Aphex Twin pour avoir une petite idée de l’ambiance de ce disque.
Comme celui de Lucy’s, In a Very, Very Quiet Place... jeune et mystérieux guitariste japonais, oeuvrant dans un jazz ligne claire et lo fi ultra minimaliste, entre The Durutti Column et le jeune Ben Watt, et dont l’album disparait petit à petit de toutes les plateformes de streaming.
Et puis il y a Night Palace, le magnifique nouvel album de Mount Eerie, incroyable d’audace, de souffle et de poésie brut. Phil Elverum y explore et explose les frontières déjà très poreuses chez lui, entre Folk, Noise, Ambient, Pop et Black Metal. Un véritable disque clef.
Et aussi :
Bancal - L’eau qui dort Un très bel album d’ambient IDM, réconfortant et intimiste comme un Plaid minimal (le duo de Warp ET la couverture en polaire toute simple qui permet d’économiser un ou deux degré de chauffage).
Colleen - Spécial versions live at ACCA Brighton Cette année, j’ai acheté pas mal d’album dont les bénéfices étaient reversés à des ONG (parce qu’on fait ce qu’on peut), celui-ci était destiné au Palestine Children’s Relief Fund, et il est aussi beau et enveloppant que sa cause est juste.
TH -OVNI
Je suis venu pour les soucoupes volantes, je suis resté pour le rap français.
Steven R. Smith - Olive J’ai beaucoup écouté cette année le post rock pastoral de Steven R. Smith, persuadé qu’il était britannique, pour sa palette de couleurs mélodiques de campagne anglaise et son lyrisme intériorisé. Mais il est de Los Angeles, et cette info glanéeil y a 7 minutes dans les tags de son album sur Bandcamp me laisse incrédule et me donne envie de réécouter son album là tout de suite maintenant avec ce nouvel éclairage angelano !
La plus belle : merci Gérald !
Et en concert
Nick Cave à Anvers (rAnversant uh uh).
Et Mary Lattimore pour un concert de harpe ambient beaucoup plus intimiste aux Palais des Beaux arts de Lille.
Et The Clientele à Tourcoing pour une délicieuse indie Madeleine de Proust.
Et en livre et scène :
JD Beauvallet - Mind the Gap
Drôle, sensible et lumineux dans la British grisaille, ce livre de souvenirs d’une vie en Angleterre du meilleur journaliste de sa génération donnera en bonus à vos écoutes de playlist Indie et New Wave, un éclairage salvateur sur un nombre incalculable de paroles fredonnées innocemment depuis des années. Marion Montaigne - Nos Monde Perdus, je n’ai jamais vu Jurassic Park en entier, mais j’ai déjà relu plusieurs fois cette splendide BD de vulgarisation scientifique hyper touchante (un hyper adjectif malheureusement hyper rarement associé à la vulgarisation scientifique).
Nicole Ferroni - Marseille(s) , je vous offre un vers ! Nicole Ferroni est brillante, et quand , en intro de son dernier Stand Up, elle a annoncé « Attention ce n’est pas un stand up, c’est un retour d’atelier d’écritures poétiques sur Marseille, son histoire depuis l’antiquité et ses bistrots », je me suis dit que c’était vraiment une excellente blague. Mais ce n’était pas une blague. Et c’était génial. Même si je suis lillois et que ma culture marseillaise se résumait avant ce spectacle à une soirée dans un club électro du Vieux Port dans les années 90 et un ou deux épisodes de Plus belle la vie.
Et il y a eu aussi le passionnant Arts de la Scène et Musique dans l’Anthropocène du très regretté François Ribac, pour une relecture fructueuse de la place de la scène et de la musique dans notre société contemporaine.
https://eac.ac/publications/9782813...
Purée 2024 c’est fait, on fera ce qu’on pourra en 2025
