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Avec ce titre Viasmatics fait un clin d’oeil volontaire ou non à ce poème de gainsbourg " eau et gaz à tous les étages, histoire d’un homme lâchant urine et pets en montant chez sa dulcinée, ou un clin d’oeil à l’abonné au gaz de bourvil. Viasmatics lui ne lâche rien, enfin si, il lâche la chanson française de sa promiscuité latente qui depuis deux ans la replonge dans ses travers du passé de la " gnangnantise " gargarisante avec comme point d’orgue la couverture Delerm Bruni. Après les efforts de Dominique A, katerine, Jean Bart et autre miossec de sortir la langue d’ici de son consensus mou, on se disait que tout était fini, déjà….Dix ans après la fossette. Et bien non, Delerm tremble, Bruni range ton carré chanel car Viasmatics arrive et va comme Murnau brûler la terre et tout reconstruire. Moins cerébralement prise de tête que les déclarations de Dominique A, plus soigné que Miossec, plus vachard que Mickey 3D, viasmatics range son premier album en haut de l’étagère de la chanson française. Portés par une pop teintée d’éléctro les textes surréalistes de viasmatics piquent grattent, détruisent sans jamais tomber dans la facilité ou la promiscuité verbale. Et tout y passe, l’amour est en parallèle à la fiante (l’amour m’a enfoui, jusqu’au cou je le suis " sur aguaculture.), la baffe prend ici des allures d’art divinatoire (mon poing dans ta gueule, chanson après laquelle miossec est en train de courir) alors que les mois d’hiver engendreront une réponse de bashung " tu connais la chanson ". De nos affres sans impudeur, d’ailleurs Viasmatics est pudique, frisant la pudibonderie plusieurs fois notoire. Deux fois il doit nous montrer tout (faire rimer sur à l’arrière " pour nos deux acolytes " avec " se defont, se defont je te montre, se delitent ") ( " je te montre……..où j’habite " sur popmusic) jamais il ne la fera. Faussement exhibitionniste, vraiment fulgurant et parfois somptueusement pathétique (" tu es pâle comme….tu es très pâle " sur popmusic) viasmatics s’arroge même le droit à la paresse le temps d’une merveilleuse dérivation surréaliste avec son sommet " qu’un chapeau en chappy ". Derrière cette lecture à besogner, viasmatics est capable d’un tube avec ascète qui écrabouille le visage de fade to grey par un texte à l’acide (" un manchot pré-pubaire se délecte et s’ennuie il pense trop à sa mère ") mais aussi capable de gratter là où ça fait mal avec la récréation, se faisant grave et terrifiant, avançant le morceau vers le noir et le sombre. Une version pop et altière avant des appointantes de swell d’un certain programme. Sublime. Pour se finir, habitudes, atmosphérique et piquant résume la tonalité du propos et ce bas la croupe avant de trop se noyer sous les éloges. Mais celles-ci tomberont, c’est obligatoire, il est impossible de passer à côté du meilleur disque français de cette année belliqueuse. Reste à viasmatics d’ouvrir le gaz et d’allumer sa cigarette et faire tout sauter en remuant ce qui sent. Énorme.




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