L’Allemagne est devenue depuis une dizaine d’années (effet réunification ?) la plaque tournante d’une musique électronique vagabonde et attractive qui ne s’agenouille devant un ordinateur qu’à condition que celui-ci soit en bois et aime qu’on lui gratte des cordes tendues en son sein. Composé entre autre de To Rococo Rot, Robert Lippock adopte la même posture que Davide Ballula. Il traverse sa musique (le sublime it’s a good thing) flottant autour d’elle et pense avant tout au bonheur absolu avant de penser pourquoi pas à l’agression future. Tout est choisi pour nous faire du bien, pour nous sentir bien, une vrai crème de soins que l’on s’applique quand les agressions sonores de la journée auront quasi définitivement eu raison de nos patiences auditives. Jamais dans le minimalime pur et dur, ce "falling into kowëit" est une arme de destruction massive de la tristesse et des fureurs imposées. Robert Lippock arrange les angles et rend la vie plus ronde, rendant à l’hypnose (schemes like these) sa vertu médicinale et non spectaculaire. Robert Lippock est une bonne médecine douce.