Vous l’avez droit le viseur, elle ne bouge quasiment pas, fermez un œil, tendez le bras, lâchez, jubilez. Vous venez de ressentir ce que Tim Robert-Charrue, Adriano Perlini et Christophe Henchoz ont du ressentir au moment de nous offrir « driving out of focus ». Tendant cet arc gigantesque à trois, les trois suisses pouvaient nous envoyer des flèches gigantesques, prenant le risque de voir l’arc se retourner contre eux. C’était sans compter sur le pouvoir mélodique et charmeur du trio, qui derrière une hargne sans limite, échafaude des mélodies imparables, lissant une impression de violence. On pense souvent à Girls against boys en entendant Commodor, on pense parfois aussi à Husker dü dans cette habitude à rendre l’auditeur à la fois hébété et fatigué, mais aussi reposé, comme lavé d’une surtension qui ne voulait pas sortir. Il sera d’ailleurs conseillé aux participants d’un conseil d’administration houleux d’écouter « goats on the cliff », histoire d’expurger les pores de la peau. Le plaisir et la quiétude après une aventure sur la brèche, ou jouir sur le chaos.