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  • 14 novembre 2012 /
    Reza
    L’interview

    réalisée par Barclau

— Faisons les présentations ! Reza, est-ce un groupe ou un projet solo parfois accompagné ?

Oui c’est un peu entre les deux. J’ai longtemps voulu que ce soit un groupe, surtout pendant la période Moonless en 2008, 2009. Mais c’est très compliqué de trouver des dates de concert avec des conditions acceptables en groupe. Par la force des choses j’ai du préparer un set solo. Aujourd’hui c’est un vrai plaisir de jouer en solo. C’et très différent mais maintenant j’aime bien les deux formules. En fait on fait surtout selon les opportunités qui se présentent. Pour l’enregistrement de Supermaan, sur la plupart des morceaux on a fait un gros travail d’arrangement en groupe.

— Peux-tu nous expliquer le titre du disque, et son orthographe

Pour le titre j’avais envie de quelque chose de léger. Dès que j’ai eu l’idée de Superman j’étais sur que c’était ça. Il y avait plein de choses qui collaient, par exemple les personnages des histoires que je raconte dans les morceaux sont tout sauf des super héros,donc c’était parfait. Ensuite c’était l’idée du graphiste (David Lopez) de jouer graphiquement avec le mot tout en y ajoutant un petit clin d’œil à l’album précédent (Moonless) puisque Supermaan en néerlandais veut dire super lune.

— Combien de titres as-tu enregistré durant ces sessions ? Que représente le morceau Love goes on pour toi ??

On a enregistré une douzaine de titres. Pour l’ossature des morceaux ça a été très vite. Ensuite on a pris plus de temps pour faire les voix et les instruments additionnels. Pour finir on a gardé 10 titres.

Love goes on et bien déjà c’est les Go-betweens, un groupe que j’ai découvert à l’adolescence et que j’aime bien. Ensuite le choix de ce morceau parce que c’est exactement le genre de titres que je ne sais pas écrire. Un tube avec un texte très léger qui parle d’amour sans que ce soit ridicule. Ensuite je trouvais ça intéressant de garder l’efficacité du morceau avec un son très différent beaucoup plus chaud et acoustique.

— Avais-tu plusieurs reprises en tête ou celui-ci particulièrement ?

Ça faisait un moment qu’on jouait celui-là sur scène avec le groupe et on l’aimait tous donc le choix s’est fait assez naturellement.

— Tu as tout de suite pensé à Isabelle Casier (Pollyanna) pour chanter avec toi ?

Oui ça fait longtemps qu’on se connaît et qu’on s’apprécie avec Isabelle. En plus elle chante hyper bien. Je suis notamment très content de ce qu’on a fait sur love goes on comme on en parlait.

— Dans quel état d’esprit étais-tu lors de la composition du disque ?

Euh … je ne sais pas. Je raconte souvent sur scène que j’ai écrit le titre the killer qui clôt l’album au volant de ma voiture pendant une tournée en Allemagne. La nuit noire et des km et des km de route à faire. Gone for good aussi je me souviens que travaillais sur le texte pendant cette tournée en 2010. Pour le reste je n’ai pas de souvenir particulier.

— Cet album est plus lumineux que "Moonless". Est-ce que ça correspond à un état d’esprit dans ta vie ou à une ambition artistique et une recherche d’ambiance particulière ?

Je ne crois pas … je pense que ça vient plus d’une volonté artistique de nuancer plus le propos … c’est vrai qu’un titre comme boozer’s talk II sur Moonless est très lourd … mais je suis content d’avoir poussé jusque là à ce moment là. Pour le reste j’ai l’impression qu’il y a des morceaux plus ou moins légers sur les deux ...

— Peux-tu nous parler un peu de tes textes, de ta façon d’écrire. Certains sont très noirs, à l’instar de Nick Cave...  ?

Je ne dirais pas qu’ils sont noirs. Je n’aime pas trop les textes un peu ado où on broie du noir. Par contre c’est vrai que j’écris sur des thèmes pas forcément très légers, mais j’essaie de le faire sur un ton qui soit le plus mesuré et le plus juste possible … il faut toujours laisser entrer un peu d’air et de lumière sinon ça sonne faux et ça n’a pas trop d’intérêt.

— Tu as voyagé aux États-Unis. Est-ce la musique qui t’as donné envie d’y aller  ?

J’aime beaucoup les États-Unis c’est vrai et la culture américaine en général. En France on a tendance à en avoir une vision un peu caricaturale. La culture indé américaine est pleine de perles à découvrir. Mais les voyages là-bas c’est plus pour le dépaysement, même si je ne peux pas m’empêcher à chaque fois de ramener une guitare ...

— Comment as tu travaillé ton son, qu’est-ce qui t’inspire le plus pour le trouver, et surtout que cherche-tu à faire passer avec ton interprétation ?

Le son du disque s’est fait grâce au travail avec mes musiciens dans un premier temps, puis s’est peaufiné grâce au travail du producteur William Rigout. Pour chaque titre on a essayé de fabriquer une atmosphère unique qui colle le mieux possible à la musique et à l’histoire qu’il raconte. Pour ce qui est de l’écriture des morceaux, ce qui m’inspire le plus c’est la vie … ou en tout cas les moments forts qu’on peut vivre dans sa vie … les choses marquantes … mais ça c’est le point de départ ensuite il faut que ce soit raconté d’une manière qui soit formellement intéressante. Je n’aime pas du tout les chansons qui racontent les histoires de tous les jours de façon brute. Je n’aime pas non plus le second degré pour le second degré qui sonne creux. Ce que j’essaie de faire c’est raconter une vraie histoire de manière un peu poétique sans que ce soit ni trop chargé, ni trop autobiographique … tout ça se passe dans une première phase c’est la phase où je cherche des idées … c’est la partie la plus intéressante. Une fois que les idées sont jetées la deuxième phase c’est surtout du travail de précision sur les accords, sur le texte, etc. Le plus dur c’est d’avoir la lucidité de trier les idées rapidement et sans recul.

— Quels sont les artistes qui t’inspirent le plus  ?

En général c’est assez périodique chez moi … le dernier exemple en date c’est le groupe Wilco. Longtemps j’ai écouté des titres par ci par là qui ne me faisaient ni chaud ni froid jusqu’au moment ou mon batteur m’a fait découvrir le film Ashes of the American flag … et là je suis tombé ! Mais parmi les titres que je considère comme des références absolues je pourrais citer Stones de l’album Sonic Nurse de Sonic Youth , My famous blue raincoat de Leonard Cohen ou encre Between the bars d’Elliott Smith que j’aime bien reprendre en ce moment sur scène. Mais je pourrais prolonger la liste ...

— Que nous réserve-tu pour l’avenir  ?

Et bien j’y pense beaucoup en ce moment. Supermaan est sorti il y a 6 mois … je commence à écrire de nouveaux titres mais je ne sais pas du tout ce que je vais en faire pour l’instant, autant Supermaan était dans la continuité de Moonless autant là j’aimerais bien tenter de nouvelles choses pour le prochain album … j’ai quelques idées bien sur mais pour l’instant c’est en phase de réflexion ...

Entretien réalisé par mail par Barlau



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