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Rien qu’à la lecture des titres qui constituent "334 Distance" d’Alice Guerlot-Kourouklis, on sait déja qu’on est au pays des Merveilles. Pour preuve, "Méandres monochromes", "La musique des ombres seules", "Celesting" ou "La valse d’ennui".

Par delà le seul jeu de mots un peu facile, "334 Distance" se distingue par ses ambiances oniriques.

En ouverture, il y a le très électronique "Washing Machine" et ses énumérations en litanies obsédantes qui n’est pas sans rappeler le meilleur d’Anne Clark.

"Sweet doubt" se joue de nous avec ses tonalités proches de Mùm.

Les "Echoes de Rouben Melik" évoquent les mots du poète .

"Ce pays (La France) que j’accueillis à ma naissance, et qui forma le fond de toile de mon existence, roule dans mon esprit des rêves et des réalités dont je ne sentis la lourde présence que lorsque, pour la première fois, je pus entendre les lointaines berceuses chantées en une langue aux sonorités captivantes et pus saisir de mes mains les voiles insoumis des danseuses foulant à leurs pieds des siècles de domination et de servitude, de désespoir et de fatalité"

"I’m gonna be" hésite entre valse et Jazz quand les "Drop deserts" sont comme des perles de mélancolie matérialisée qui roulent dans vos mains dans une sensualité douce.

"XXX Days" sont comme deux comptines electro pour des enfants un peu déglingués qui forment des ombres chinoises un peu inquiétantes avec leurs mains sur le mur blanc de leur chambre.

"Meandres monochromes" nous perd dans les dédales de son labyrinthe sans fil d’Ariane ni Minotaure mais on y croise plutôt des silhouettes indistinctes mais inoffensives qui nous égarent encore dans l’errance du soyeux "La musique des ombres seules".

"La valse d’angle" rappelle un peu le Yann Tiersen des débuts avec son accordéon déchirant. Nous plongeons dans une ambiance pluvieuse, nous sentons ces gouttes de pluie chaude qui nous caressent la joue.

Vous connaissez la musique de Niobe, cette artiste allemande, et bien "Untitled society", c’est un peu comme si Niobe flirtait avec Bohren and der Club of gore.

https://www.youtube.com/watch?v=gAJ...

"Une nuit d’ennui" avec ses dialogues de film nous transporte dans un imaginaire suranné. Un grand et beau titre.

Avec "AAA AA", je pense souvent au travail de Catherine Watine, sauf que le piano est ici remplacé par l’accordéon brise-coeur d’Alice Guerlot-Kourouklis. "My own private Italy" ets ses odeurs de Mer Adriatique, ces souvenirs déformés de Tarentelles euphorisantes qui s’oublient dans une mélancolie lente.

Quel morceau que ce "Celesting" qui nous transporte, nous fait sentir le sang qui coule dans nos veines, le sol sous nos pieds, notre coeur qui bat, ce muscle claustrophobe et ensanglanté.

"334 Distance" est de ces albums longs en bouche, à la fois exigeants et tout de suite accessibles. Une musique savante sans pour autant intégrer la froideur d’une virtuosité trop technique. Alice Guerlot-Kourouklis s’impose comme une musicienne à suivre ou à découvrir absolument pour mieux repartir avec elle au pays des Merveilles.




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