David Thayer musicien Suisse connu pendant une quinzaine d’années dans la musique électronique avec son projet Xeno Volcano.

Adepte des catastrophes naturelles (Tornades, Volcans) il est as de la défragmentation rocheuse pour semer des petits cailloux afin de toujours retrouver son chemin, même quand son écriture prend des chemins escarpés et lointains.

Dans sa voix il y a quelque chose de Robbie Robertson, et son mariage vocal avec les interventions de Laetitia Sadier, est une évidence que seul un prof de télé-crochet pourrait ne pas adouber.

Little Tornados est un super groupe sans clinquant, mais pouvant se targuer de comptant en son sein, entre autres, Laetitia Sadier (Stereolab) Emmanuel Mario (Holden) John Herndon (Tortoise) ou encore Caroline Sallée de Caroine Says.

Les chansons nécessitent que nous y revenions pour dénouer les différents fils que David Thayer met à la disposition de ses musiciens. Si le disque parait obscur dans son appréhension au premier abord, il finit par se découvrir comme un album pop formidable, une pop certes pas mal grimé et chahuté, mais une pop quand même, en témoigne par exemple le sublime « I disappear ».

L’apocalypse ! est un titre à l’ironie mordante, mais rien n’est ici le fruit d’un chaos, se positionne plus comme un spectateur des apocalypses diverses qui semblent devoir ruiner nos âmes en perdition.

Le disque est aussi une divagation poétique, naïve et rieuse dans différentes langues.

Alors que le Married Monk revient de diable vauvert (expression réactualisée sous le règne de Macron premier) Little Tornados est un cousin légitime. Même façon de regarder le passé et les influences comme des ombres chinoises que nous aimons à loisir reproduire en se jouant des formes et des angles de la lumière. Un disque catastrophique pour les gens pressés, une élévation, une résurrection pour tous ceux qui aiment encore voir la lumière dans le chaos.