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— Que représente Palace pour vous ?

Ça me renvoie beaucoup à ma relation avec l’ami qui m’a fait découvrir Palace, j’avais dans les vingt piges, j’adorais « I see a darkness », je n’avais pas la moindre idée de ce que Will Oldham avait fait d’autre.

Je ne sais pas s’il avait déjà adopté le pseudonyme de Dana Hilliot sous lequel il a fait quelques disques et publié quelques livres. C’était important pour grandir, pour citer Bouaziz, ça m’a aidé à comprendre que « ce n’était pas de notre faute, si on était malheureux ».

— Pourquoi avoir participé à ce projet ?

C’est un peu futile comme raison, mais c’est parce que Patrice Lecot me l’a suggéré (et je n’aime pas décevoir les gens que j’apprécie). D’un coté ça pouvait sembler évident, mais d’un autre je joue très peu de reprises, je suis parfois très intimidé par la musique des autres.

M’approprier du Palace, il y avait un coté un peu sacrilège qui ne m’a pas déplu à l’arrivée, mais ce n’est pas quelque chose que j’aurai fait spontanément.

En tout jusque là j’avais enregistré 2 reprises, une de chokebore et une de blur, c’était beaucoup plus facile parce que j‘avais juste à mettre les chansons à ma sauce.

Là j’ai bricolé un truc chelou parce que naturellement, j’allais vers un copier/ coller et j’ai aucune intention d’être le gad elmaleh de la folk lofi.

— Si vous deviez retenir une chanson de Palace ?

L’évidence ce serait, You will miss me when I burn, pour une fois je ne vais pas chercher plus loin, c’est typiquement le genre de truc auquel je n’oserai pas toucher, il y en a plein d’autres comme ça qui sont douloureusement belles mais celle là ce n’est pas une chanson c’est un fantôme, elle vous hante.

— Palace en un mot

Foudroyant

— Palace ou Bonnie Prince Billy ?

Les deux, pour être honnête la différence ne me semble pas si énorme.

Il y a peut être un coté plus lofi chez Palace, c’est important le lofi, ça donne l’impression qu’on pourrait faire la même chose dans sa chambre.

Après on se rend compte que c’est un peu plus compliqué que ça, mais c’est important ce sentiment de proximité, d’intimité, peut être plus que d’avoir un truc qui sonne exactement comme on le voudrait.

— Son meilleur héritier dans la scène actuelle ?

Je ne sais pas du tout si c’est un héritier de Will Oldham, je ne crois pas l’avoir jamais vu cité dans ces influences mais je dirai James P Honey de Buriers ou A band of buriers (tiens je me rends compte qu’ils ont en commun ces changement de nom de groupe un peu approximatifs).

Naturellement comme c’est un anglais, il n’y a pas le coté americana, le chant est très différent mais il y a quelque chose de commun dans cette mélancolie obsédante. Et puis il y a quelque chose d’à la fois très impressionnant (j’ai croisé les deux et perdu mon anglais les deux fois) et en même temps, on a l’impression que ça pourrait être des potes

Votre actualité, liens......

Je n’ai pas d’actualité, je crois que le monde se passe bien de ma musique. J’écris toujours des chansons, je chante volontiers quand on m’invite, mais repasser par les cases enregistrer un disque, faire de la promo, trouver des dates, je n’en ai plus tellement l’envie.

Je devais faire un concert pour l’anniversaire de l’ouverture d’un magasin bio, là ma seule perspective c’est le vernissage d’une éventuelle première expo de mes peintures, autant vous dire que c’est pas la folie…

Je préfère essayer d’aider quand je peux avec Another Record des jeunes groupes que j’adore comme Rank O, Belvoir ou Jim Ballon, dans des genres différents, ils font vraiment des trucs supers.