Pourquoi, alors que je ne me considère pas comme un fan de métal, j’apprécie beaucoup les albums de ce groupe. Le dernier en date ne fait pas exception à la règle (il devrait être suivi avant la fin de l’année d’un jumeau). Déjà, System Of A Down (SOAD) nous épargne les déguisements gothiques et les longues chevelures de guerrier wisigoth. Mais surtout parce que ses chansons sont toujours extrèmement bien construites, et parce que le groupe ne contente pas d’arpenter sans fin le pré carré du métal, mais incorpore souvent d’autres ingrédients à ses recettes. SOAD est arrivé sur cet album à un tel degré de raffinement qu’on pourrait ici parler d’opéra-métal (le terme n’est pas de moi), sans connotation pompeuse. Si le métal de SOAD est si efficace, c’est aussi parce que le groupe sait alterner les passages très lourds avec des refrains plus subtils ("Sad Statue" par ex.). Même le single "Cigaro" qui commence un peu trop carré est sauvé par l’intervention d’une ligne de guitare un peu décalée. L’excellent "Radio/Video" sort du lot avec ses alternances de déluges métalliques et d’accalmies ska. Sur la fin, "Old School Hollywood" au ton satirique, où l’on entend quelques programmations et des vocaux légèrement vocoderisés. L’album commence avec une intro très calme, il se finit avec une superbe ballade. Cet album se place un peu comme un équivalent métal des deux premiers albums de dEUS, c’est-à-dire un album où un groupe a suffisamment d’idées pour placer de quoi faire trois morceaux dans un seul morceau. A écouter absolument (sans préjugés) .