Avec son nom de projet antinomique (oui imaginez un jour l’équipe de Joachim Low inspirée par les arabesques footballistiques d’une équipe exotique reste quand même une chose aussi fantasque que d’imaginer un tête-à-tête entre Sarkozy et Jean Castex sans qu’ils se cognent) Florian von Künssberg a choisi l’ironie, un sens du télescopage qu’il met également en musique.
Au milieu de vapeur que l’on imagine sortir du laboratoire champêtre de l’irrésistible bande de copains de Brassic, les chansons de « Chapter 3 » nous arrivent mélangeant des choses aussi différentes que Metronomy et Beck, se servant d’une ligne mélodique comme rampe de lancement de différents projectiles sonores, donnant à l’ensemble des titres une agréable sensation de grande fête foraine. Entre clin d’œil à Bowie sur le délirant et planant « Ashes to Ashes Dust to Dust », lien évident avec la galaxie Gorillaz sur « Out of Time » featuring Jamie Broad cristal pure et hautement coupant, pop pour clubbing d’une ville de premiership en phase d’accession à la première League avec « What a Night » ou sortie dans l’espace avec « Fly Me Away », ce nouvel EP de Tropical Mannschaft regorge de chemins à emprunter pour atteindre une forme de plénitude aux sources de l’amour. Il nous aura prévenu dés l’intro avec ce mantra qui reprend la devise olympique dans le cyberespace, prouvant qu’en jouant avec la sémiologie sportive, Tropical Mannschaft est parti pour nous faire bouger quitte à percuter des astres.