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  • 13 novembre 2020 /
    Fleur du Mal
    Questionnaire Lowesque

    réalisée par gdo

Que représente Low pour vous ?

OBERMANN (Basse et chant) : D’abord un mystère, dans les années 90 on n’avait pas accès à la musique comme aujourd’hui donc ce fut surtout un nom que je voyais passer dans les chroniques de disques, puis ce fut un album Trust que j’ai saigné puis The Great Destroyer que j’ai saigné encore plus puis… et récemment l’anniversaire d’un ami proche lors de leur concert à la gaité Lyrique. Je lui ai d’ailleurs offert Trust à cette occasion. Maintenant que j’y repense, avec cet ami, on avait participé à un tribute band aux Smiths où on reprenait « Last Time I dreamt… » à la façon de Low sur la compil A Lifetime of Temporary Relief… et Faber (mon alter ego dans Fleur du Mal) est venu faire une apparition sur un titre. Ce fut notre première expérience scénique commune donc j’imagine que Low est très lié à la genèse de Fleur du Mal finalement.

FABER (Guitare et chant) : Je suis à ce point arrivé à Low sur le tard que j’ai découvert le projet parallèle d’Alan Sparhawk Retribution Gospel Choir avant, c’est dire ! Le déclic a été Drums and Guns, acheté en 2009 au cours d’une année passée à Durham en Caroline du Nord. Low, c’est donc pour moi irrémédiablement lié aux Etats-Unis, à toute cette culture alternative qu’on y trouve, celle des disquaires indépendants, des librairies, des campus, des salles de concerts, tout ce que Trump déteste, quoi. C’est le son de quelques très beaux road trips, également.

Pourquoi avoir participé à ce projet ?

O : J’adore les compils de reprises d’un album. Ça crée un cadre et des contraintes. Je me rappelle d’une compil Loveless en acoustique que j’avais particulièrement aimée. On est obligé d’être créatif. Avec Fleur du Mal on est déjà rompu à l’exercice puisqu’on s’astreint à faire une reprise d’un artiste français sur chacun de nos disques. Notre style (entre metal, shoegaze et indus) est donc régulièrement confronté à des morceaux plus intimistes et pop comme ceux de Jean Louis Murat et Etienne Daho. Décliner ça sur un morceau d’un groupe américain qu’on admire nous apparait donc tout à fait naturel. Quand Faber est arrivé avec l’idée de faire ce morceau j’ai tout de suite dit oui. C’est selon moi celui qui colle le plus à notre style je pense. On a enregistré notre version dans notre studio pendant les sessions de notre EP SPLEEN II.

F : Notre projet artistique repose sur le mélange d’influences anglo-saxonnes et de textes en français. Dès lors, s’attaquer à un groupe américain, c’était une façon de voir si notre démarche continuerait d’être intéressante et originale dans le cadre d’un passage à l’anglais. Je crois que c’est le cas, mais ce n’est pas à nous d’en juger. Par ailleurs, le travail vocal effectué par Alan Sparhawk et Mimi Parker a, je pense, beaucoup d’influence sur nous. Ça ne s’entend peut-être pas à fond sur disque car dans une perspective « shoegaze » nous aimons placer le chant un peu dans le mix mais en live il y a cette idée de chanter en pleine voix, et ça, c’est clairement la démarche de Low. Sur cette reprise c’est ce que nous nous sommes efforcés de faire et pour ma part, il y a avait un certain challenge car il fallait pousser dans un registre plus grave que ma tessiture naturelle.

Si vous deviez retenir une chanson de Low ?

O : C’est dur comme question. Il y en a au moins 2 dans mon vécu personnel. « In The Drugs » car ce fut ma porte d’entrée vers le groupe et « Death of a Salesman » dont les paroles résonnent énormément en moi depuis toujours (je l’écoute en écrivant ces lignes et j’ai la gorge serrée).

F : Celle que nous reprenons !

Un album de Low ?

O : The Great Destroyer. C’est celui auquel je reviens systématiquement.

F : Trust.

Low en un mot ?

O : Mélancolie au sens positif du terme. Une musique du souvenir. Le rappel permanent que la mémoire des évènements est toujours différente de la façon dont cela s’est réellement passé.

F : Intensité.

L’héritier sur la scène actuelle ?

O : Je ne sais pas trop. Beaucoup de jeunes groupes se réclament de Low mais ils n’ont pas la même profondeur. Ah si ! Staircase Paradox. Ils ont la même dualité garçon/fille, la mélancolie permanente, cette façon d’enchainer les morceaux tristes à mourir et d’autres plus entrainants.

F : S’il faut citer un ou une artiste connue, je dirais Big Thief et Adrianne Lenker mais puisqu’on en est à citer les copains, j’évoquerais mon amie Marie et son projet Eskimo. Sa musique à le même type de rage intérieure et de beauté insondable que celle de Low. Son premier album autoproduit, Que Faire de son cœur ?, mériterait une diffusion plus large et je suis d’ailleurs ravi qu’ADA en ait parlé.

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O : Notre EP SPLEEN II est sorti le 24 octobre en physique et digital. C’est un peu compliqué de se projeter mais on devrait remonter sur scène en mai 2021 à l’occasion du festival Post in Paris. On travaille aussi sur SPLEEN III qui laissera parler nos influences metal plus radicalement.

F : Mon camarade a tout dit. Je peux donc vous parler de mon risotto aux asperges. Comment, ça n’intéresse personne ?

http://www.wearefleurdumal.com

Crédit Photo : Amélie Jouchoux



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