Nous arrivant de Copenhague, Nordsind est un groupe de post-rock tout ce qui a de plus classique. Entre montée et descente, jouant avec le ton et la force du son, il nous dispense une musique à la noirceur évidente. Ce disque est comme la bande son d’une cérémonie nocturne, l’invocation de la lumière pour conjurer la mort. Les lignes mélodiques imparables sont accompagnées de riffs de guitare comme des flèches envoyées pour mieux percer un ciel bien bas. Se créant son propre orage, Nordsind signe avec « Lys » une tempête maîtrisée, ne débordant jamais d’un cadre dans lequel le groupe ne semble pas vouloir sortir. C’est efficace, débordant de tentatives de charme (l’intro de Drømmefanger) récitant les arpèges comme on entonne un avé Maria dans le cadre d’une messe dominicale. C’est la dualité d’un disque qui cherche la lumière dans une matière normalement noire, visant pour mieux briller sous les rayons. « Lys » est donc au demeurant un bon disque, un objet de séduction dans un univers qui parfois en manque, mais qui ici semble s’accommoder d’une relecture passive, mais maîtrisée, de la grammaire d’un style balisé.