Alors qu’il s’imaginait construire ce qui lui permettra de voyager de planète en planète, de s’approcher des étoiles, Michael Voller s’est retrouvé à concevoir des objets de destruction plus que des machines à rêver. Mais dans sa tête, Michael avait autre chose que des fusées, il avait des sons qu’il n’arrivait pas à matérialiser, devenant obsédé par ceux-ci comme nous pouvons l’être quand nous réfléchissons à l’univers et à sa fin. Habitant à Minneapolis, il laissera la recherche militaire pour se consacrer entièrement à la musique, préférant encore remplir les assiettes dans un restaurant que de servir une industrie mortifère. Armé de sa force de travail, il aboutira à cet album « Tiny Circles » qui sans répondre à la totalité de ses questions, parvient à faire passer la déception des deux premiers albums qu’il fit dans un groupe avant Jeweler. Rassurez-vous, en dépit d’un cursus qui en fond un chercheur émérite, la musique de Michael est directe, dénuée de la moindre posture avant-gardiste, mais aussi sans une once d’opportunisme. « Tiny Circles » est un disque de « noise-pop et du rock artistique expansif teinté de psyché », mais c’est avant tout un précis en mélodie, une recherche de celle ci, même quand elle nous fait changer de route brusquement. Ne s’apprivoisant à la première écoute, sauf sur « Don’t Cry for Me » tube imparable qui pourrait mettre Michael Voller et son groupe en orbite, il ne s’étire jamais par plaisir, mais toujours pour approfondir, quitte à aller au bout d’une idée qui pourrait ressembler à un échec potentiel.

Album au spectre large et à l’ambition unique de retranscrire les sons que son auteur avait dans la tête, « Tiny Circles » est aussi démesuré et risqué que l’histoire professionnelle de Michael Voller, et le moindre que nous puissions dire, c’est que la pop a gagné la guerre des étoiles. Vers l’infini et au-delà.