Irrémédiablement, depuis maintenant deux ans, nous essayons de connecter l’actualité à l’art, comme si chez elle, nous trouvions les réponses que nous étions incapables de trouver dans ce monde entre perdition et folie.
Shadow Universe, groupe slovène composé de Peter Dimnik, Žan Šebrek, Ana Novak et Gašper Selko n’échappera pas à la règle à l’écoute de « Subtle Realms, Subtle Words ». Groupe formé en 2017, Shadow Universe, tente le temps de six morceaux, de sortir tout ce que le monde à de subtile en lui, créant une énergie motrice, car sans elle, impossible de créer, impossible d’avancer. Il se dégage quelque chose de presque mystique (Antares Goes Supernova) dans cette musique qui vient à nous par le post rock (Organism) pour ensuite défier les lois de la science musicale. Sur une trame paraissant simple, où la guitare sert de guide mélodique, le quatuor, enfin de duo, laisse libre cours à une aspiration plus grande que la simple envie de créer. Irrémédiablement, les titres deviennent les bandes sons possibles d’une actualité chaotique, comme si nous donnions à la musique le pouvoir de reconstruire et de s’extirper de l’enfer. « Subtle Realms, Subtle Words » fait émerger les racines de ce que nous sommes, prenant soin de ne rien couper définitivement, recouvrant les moments noirs, par un désir de croire en l’avenir. Brillant et jamais bruyant (à l’instar du prenant « Season of Eternal Maze » qui clos l’album), Shadow Universe prend de la lumière pour éclairer, avec humilité, une partie du monde, répondant à certaines de nos questions.