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Suite à la consultation que je viens de réaliser sur l’état du monde, et sur celui de cette vaste population qui peuple cette petite planète, je préconise matin, midi et soir d’écouter « Boussadia » nouvel opus de Fanfara Station, chantre d’un habile mélange entre la puissance d’un brass band, le chant et les rythmes du Maghreb et la musique électronique dans un apport minimaliste.

« Boussadia » s’inspire du Stambeli, un rite de possession musico- thérapeutique tunisien, faisant entrer en transe, incarnant des entités surnaturelles. Abandonner votre chimie, laisser de côté vos produits stupéfiants et laissez emporter, je dis bien emporter et non porter par le tourbillon de la « Madinafrika », incantation hypnotique qui redonnera vie à tout. Les huit titres feront toujours plus pour vous que la moindre préconisation d’un médecin numérique de la nouvelle économie suicidaire. Il y a dans ces morceaux du sang, les pulsations d’un cœur distributeur et connaissant les temps calmes (Sabra / Balai) pour mieux durer quand la chaleur provoquée pourrait devenir dangereuse. Dans cet alliage, il nous arrivera parfois de voir rôder le fantôme d’un Rachid Taha regretté (Nagran) dans la pulsation de crier et partager ses racines dans un élan de modernité qui ne dérangera que les habitués de la sclérose culturelle.

Jusqu’au terminal et mélancolique dans son introduction « Ya bada » , « Boussadia » pansera vos plaies de l’âme, vous entrainant dans une spirale enchanteresse, qui tel un tourbillon à l’envers vous hissera plutôt que de vous envoyer par le fond. Trente-cinq minutes d’un antidote crée par Marzouk Majri, Charles Ferris et Ghiaccioli e Branzini pour vous sortir de ce quotidien anxiogène. « Boussadia » ou l’art de devenir léger.




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