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Avec « Anestetico », le musicien et producteur Giovanni Dal Monte signe un double album en forme de réponse à la brutalité de l’époque, rappelant que la compassion ferait un très honorable remède.

Diptyque miroir : « Neolitico » illustre le nouvel âge de pierre que nous vivrions – musique quasi-tribale, à dominante électronique – tandis qu’« Evitico », évoquant l’Eve de la tradition judéo-chrétienne, celle qui donnera naissance au monde, se fait plus atmosphérique et transcendantal.

Nous suivons les aventures de Giovanni Dal Monte depuis 2017 et la découverte de son « Mater », publié sous le pseudonyme de La Jovenc, dans lequel le musicien ébranlait le mur (du son) entre l’homme et la machine, en laissant le soin à l’intelligence artificielle de ré-interpréter, errances à l’appui, des partitions de la Renaissance. Exercice singulier, dans la lignée du parcours de l’Italien : nourri de musique concrète et de field recording, inspiré aussi bien par Matmos que par le Wuppertal Tanzteater, il a collaboré avec Cocorosie et Antony And The Johnsons, et travaillé pour la télévision et le cinéma.

Son nouveau projet, publié par le label Sonica Botanica, se montre à la hauteur des ambitions expérimentales de son auteur, capable de laisser le champ libre à l’improvisation quand bien même il sait faire preuve d’une extrême méticulosité. L’ensemble est éminemment mélancolique, même si, ici et là, des voix humaines, des voix amies, se font entendre, issues de profondeurs qui ne demandent qu’à se laisser éclairer de cette belle lumière brumeuse. L’anesthésie, c’est un premier pas vers le meilleur, vers l’ailleurs, on nous endort pour ne pas nous faire souffrir et, quand tout se passe bien, nous guérir.




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