The feel tank, premier album de Norman S. est à l’image de sa pochette, flou sur le devant, mais terriblement clair dans l’arrière-plan. C’est sans doute ce qui explique la lenteur avec laquelle une chronique a pu s’imposer à nous. A l’image de joseph arthur avec lequel Norman partage plus qu’une ressemblance (le sublime the sweetest kiss / le poignant et déchirant bride / l’intriguant reverse), Norman S ; impose un style à proprement parlé basique pour mieux se caller dans l’air du temps, prenant des pleines poignées de celle-ci pour la faire rentrer dans une musique acoustique pour la chaleur (L.O.R.U.O.K slow) ou dans un son plus musclé (L.O.R.U.O.K. fast) pour donner des envies d’évasion. Sans jamais tomber dans le piège de l’épure absolu, Norman S. fait des économies d’effet préférant les pics d’émotion que les pics de pollution sonore, plongeant son angélisme de façade même dans un tempo electro aussi rachitique qu’imposant (sunnyday). Si loin de la lo fi, si prêt de vous (en fermant les yeux vous pouvez imaginer sans peine que celui-ci vous raconte ses histoires mélancoliques dans le creux de vos oreilles) the feel tank trouve sa force dans sa fragilité et prolonge un peut plus le mystère du flou pictural. Il vous faudra moins de temps que moi pour découvrir ce disque à classer parmi les meilleurs du genre. Un joli sunnyday.