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Après une démo et un EP chez autres directions, Dirge est de retour chez l’impeccable label another record avec Rebecca. L’impression qui ressortira des premières écoutes se confirmera par la suite pour finir par nous éclater en pleine face alors que les violons de tourette submergeront tout ce qui nous entoure, tout ce qui nous constitue, faisant des pores de nos peaux des agités épileptiques tout juste sorties d’une surcharge émotive. Comment prendre ce disque, dans quel sens, dans quelle direction l’orienter pour ne pas lui faire perdre l’essence. Question sotte me répondront mon conscient et mon inconscient, tous les deux se battant pour être le seul à comprendre ce que tout cela cache en définitive. Mais rien répondrais-je en reprenant le contrôle de mon être, dans une vue à la fois pacificatrice mais aussi chevalière, car on ne passe pas à côté d’un tel disque en ne parlant que du ressenti, même si c’est bien souvent par là que l’on sait si les notes répondent au cahier des charges de la fêlure. Alors Rebecca est une ode en sept actes qui se suivent sans se ressembler, mais qui se lovent pour mieux se rassembler. A son commencement Rebecca se découvre lentement comme un morceau de Sigur Ros qui aurait le plaisir de se métamorphoser sous nos yeux en un papillon timide et gracieux. Puis dans une parure plus pop rock le papillon découvrira le monde sur le dos d’un david freel à l’optimisme non convaincu mais aux acquis intangibles. Puis le temps du repos commencera déjà à se faire sentir avant le grand départ. Avec des particules de Swell il transforme les liqueurs de Mogwai en rivière rouge sang, le goût de l’abattement jamais loin de la bouche (bottles of memory). Le sursaut de tourette sonnera une révolte interne que la fanfare mélancolique de the brass band in my head magnifiera d’un jazz décalé que Radiohead prendrait volontiers comme hippocampe de mer pour ses prochains voyages. Le temps de partir est alors arrivé (my north eye) avec comme rail d’un travelling sublime des cordes d’une guitare cristalline. Il ne restera plus qu’à quitter le papillon, lui partant sur un orgue une touche par une touche, laissant ses ailes traîner (the smithdown ten) le temps d’une chanson qui me conforte dans l’idée de croire en la musique comme salvatrice pour notre équilibre. Rebecca est un papillon, et Dirge un manieur de temps, ils sont faits maintenant pour vivre ensemble, nous au milieu. Splendide.




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