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Interview réalisée en janvier 2007 Rencontre avec l’énigmatique Sabina, chanteuse charismatique et sculpturale des New-yorkais Brazilian Girls qui débarquent en France pour une série de concerts, notamment dans le cadre des GéNéRiQ, tout nouveau festival itinérant et existant du Grand Est, lancé par l’institution des Eurockéennes de Belfort. A voir absolument.

Pour ceux qui ne vous connaissent pas encore, pouvez-vous présentez ? En gros qui se cache derrière les Brazilian Girls ? Comment vous vous êtes rencontré ?

— Alors, il y a Didi aux claviers, Jesse à la basse, Aaron à la batterie et je m’appelle Sabina et je chante. On s’est tous rencontrés à NY où on habite depuis plusieurs années.

Et d’ailleurs pourquoi un tel patronyme ?

— Ben, on est jeune, on est belle, on est libre, on a de belles fesses et on aime aussi ne pas se prendre trop au sérieux.

Comment vous êtes-vous retrouvés chez Verve pourtant considérée comme une maison de disque Jazz ?

— Depuis le tout début c’était eux qui ont voulu nous signer. On leur disait : mais êtes-vous sûrs ? Vous êtes une maison de jazz ? Nous, on n’est que des bâtards dans les rues de New York...Pour nous la motivation principale était leur logo, on adore, on voulait tellement avoir ce logo sur nos disques.

Le mélange des genres est l’une de vos caractéristiques principales.Vous la définissez comment votre musique ?

— Simplement par le fait qu’on n’a jamais essayé de définir la musique. Elle s’est exprimée librement en nous, s’y est étendue, y a grossie. Elle ne voulait pas se voir associer à une nationalité ou être reconnue par un public spécifique...Tout ça, elle l’a fait sans que nous puissions interférer sur son développement. Nous sommes juste là pour suivre ses ordres.

Vous pouvez nous dire quelles sont vos influences principales ?


— Puf, il y en a tellement, j’en nommerais quelques unes : Queen, Bach, Beatles, Astor Piazzola, Underworld, Paolo Conte, Blondie, Caetano Veloso, Grace Jones, Carlos Guastavino…

Qu’est-ce qui a changé dans votre façon d’appréhender la musique entre la parution de votre premier album éponyme et la sortie de Talk To La Bomb ?

— En vérité, même si les deux disques sont assez différents, rien n’a véritablement changé...On est toujours aussi spontanés dans notre façon de faire de la musique, on n’aime simplement qu’elle nous surprenne.

Comment s’est passé l’enregistrement de Talk To La Bomb ? Qu’ont apporté Mark Plati ( Cure, David Bowie) et dans une moindre mesure Ric Ocasek (The Cars, Suicide, Weezer) à la production de Talk To la Bomb ?

— Mark Plati, c’est comme notre oncle. Il est très bon ingénieur et sait comment nous supporter sans devenir fous, ce qui n’est pas une mince affaire ! Quant à Rick, il a sacré caractère. Très sympathique et généreux au demeurant mais une vraie rock star. On a adoré travailler avec lui surtout d’un point de vu expérience. Il nous a énormément appris.

Quelles ont été vos principales sources d’inspiration pour Talk To La Bomb ?

— Humm, nos expériences de l’année passée, je suppose. Les tournées, nos amours nos amies nous mêmes, et tous ces clowns qu’on appelle politiciens qui sans scrupules ne cessent pas de nous étonner par leur manque d’humanité...

L’album a-t-il un fil conducteur, une ligne directrice ?

— Je pense que le manque de cohérence est assez cohérent...

On vous a proposé de remixer certains titres de l’album ?

— Oui, il y a plusieurs remix de Carl Graig et de masterkraft entre autre, lesquels ont notamment remixé Jique et Last Call.

Une question me taraude Sabina ! Où as-tu appris à parler si bien le français et que représente notre beau pays pour une New-yorkaise comme toi ?

— Avant de venir a NY. J’ai vécu en France avec mère, dans le sud précisément et ce durant cinq années. Je dois dire que j’aime beaucoup la langue française et la façon de communiquer des français en général. D’ailleurs je les ai toujours trouvé assez civilisés...Et aussi bien évidemment la beauté de la nature.

Et pourquoi intégrer d’autres langues (Allemand, Espagnol, Italien…) que l’anglais dans tes paroles ?

— Parce que c’est tout à fait naturel pour moi. C’est exactement comme ça que ça se passe chez moi et depuis que je suis petite...

Au début de la chanson Le territoire ta voix me fait penser à celle de Brigitte Fontaine et ta prestance scénique me rappelle celle de Els Pynoo de Vive la Fête . Tu t’inspires beaucoup de chanteuses non américaines et par la même francophones ?

— Tu es la troisième personne qui mentionne Brigitte Fontaine, je vais télécharger toute de suite !

Que représente d’ailleurs pour toi la scène ?

— J’aime beaucoup. J’adore interagir avec le publique. J’ai toujours aimé chanter et me produire sur scène.

En concert, tu caches souvent ton beau regard derrière des accessoires (masques, lunettes, chapeaux…) C’est une façon pour toi d’être insaisissable, inaccessible voir de te préserver ou juste une manière de t’exprimer artistiquement ?

— Les deux. Il y a pas beaucoup de mystère dans cette époque où tout est expliqué ou prévisible. Un grand avantage aussi, c’est que quand j’ai fumé un pétard, personne ne remarque que je les yeux tous rouges.

Tu es la même dans la vie ?


— Plus ou moins. Je pense que la personne sur scène c’est moi, mais amplifiée...

Question con. Etre une femme au milieux de trois musiciens c’est un avantage ?

— Con, pourquoi...? Non non, c’est pas toujours évident de ne voyager qu’avec des mecs mais bon j’ai grandi avec un frère majeur, je suis donc habituer a me battre jusque la dernière goutte de sang. Les mecs dans le groupe, c’est un peu comme mes frères, mais parfois aussi mes pères, mes fils, mes amants, mes ennemies, bref c’est comme une famille.

Qu’avez-vous prévu pour cet été et quels sont vos projets à venir ?

— On prévois une tournées des festivals en Europe et aux USA surtout et puis on commencera aussi a travailler sur le prochain disque en automne, on espère...

Un dernier mot ?

— Oui.



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