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  • novembre 2004 /
    Nud
    l’Interview

    réalisée par gdo

Interview réalisée via mail en novembre 2004 - Merci à Nud et à jp pour la traduction

Histoire de fixer les choses pouvez vous vous présenter ?

— NUD est composé de cinq membres : Daniel au chant et aux samples, Tori au chant, Ian à la guitare et au violon, Hansemann à la basse, et Inti aux platines.

Comment définiriez vous cet album ?

— Je crois que le titre de l’album en dit beaucoup là dessus. "Stuck between rock and a hard place" (" coincé entre un rocher et une surface dure") est un album aux influences multiples. Vous y trouverez des influences rock assez évidentes, mais aussi des éléments d’électronique et de hip-hop. Je pense que l’album montre bien la diversité qu’il y a dans le groupe. Son titre définit aussi une atmosphère, une humeur pour cet album, ce qui est très important. Etant moi même l’auteur des textes, je pense qu’ils permettent aussi de mieux comprendre le titre de notre album.

Partez-vous sur une base acoustique voire au piano pour composer vos morceaux, ou tout arrive en studio suite à des sessions ?

— Ni l’un ni l’autre en fait ! Avant, on avait l’habitude de partir d’une base acoustique mais ça fait des années qu’on n’a plus procédé comme ça. On est plus proches d’une méthode basée sur les bœufs, les jam sessions, mais encore une fois, on s’est dits qu’il fallait néanmoins qu’on garde un réel contrôle sur ce processus, afin d’être sûr que ça aboutisse à des chansons, d’éviter de répéter toujours les mêmes impros, de tourner en rond. Aujourd’hui, on utilise en général une sorte de " point de départ ", un texte, une ligne de guitare, ou une idée plus complète venant d’un des membres du groupe. Et partant de là, on en fait une chanson de NUD.

Dans une affirmation moins noire, j’ai pri votre disque avec le même impact que Maxinquaye de tricky . Vous vous sentez proche de cette musique quasi hybride ?

— C’est clair ! Pas mal de gens ont pensé à Tricky lorsqu’il s’est agit de faire des comparaisons. Tricky est un grand musicien que nous admirons, et on est vraiment fiers d’être ainsi rapprochés de lui. Ceci dit, il y a beaucoup d’autres groupes qui sont cités en comparaison à NUD. Ce qu’ils ont tous en commun, c’est que comme nous ils essayent de mélanger les influences. A l’arrivée, vous pourrez toujours trouver une comparaison à laquelle vous référer dans cette " musique hybride ". En matière de musique, je pense qu’il est important de ne pas être un puriste enfermé dans un style. L’évolution de la musique est toujours, a toujours été, et sera toujours une question d’ouverture à de nouvelles idées !

Aimez-vous, et jouez-vous du vertige que peut provoquer la voix de Tori ?

— Ma foi, si ça sonne bien j’aime ça, si je me sens bien en écoutant j’aime ça ! Pour moi ça provoque quelque chose, c’est pour ça qu’on utilise ainsi la voix de Tori et qu’on fait notre musique comme ça. Mais bon, le seul juge reste le public, et est-ce que ça a le même effet sur lui, je ne sais pas trop...

La Norvège nous a habitué depuis quelques temps à des artistes baignés de folk US ? Est-ce une formule étrangère pour vous ?

— J’ai déjà entendu dire ça, ouais, mais en même temps tu verras que ce qui a eu le plus de succès à l’export venant de Norvège n’a pas été influencé par ce type de musique. Par exemple : A-Ha ou Röyksopp… Mais en Norvège comme dans d’autres endroits, il y a une certaine attention portée à ce mélange " chanteur / songwriter " mâtiné de country. C’est vraiment éloigné de la musique qu j’écoute même si j’ai grandi auprès de parents qui vénèrent Bob Dylan. Enfin bon, je ne pense pas que NUD puisse se retrouver à un moment dans cette vague là.

Pensez-vous que la notion de groupe au sens gang est encore possible dans l’industrie du disque ?

— Je pense que c’est parfaitement possible ! Les membres de NUD sont tous amis depuis des années. On s’est même connus plusieurs années avant de former le groupe. Maintenant, ça fait 8 ans qu’on joue ensemble, et plus ça va plus on ressemble à une vraie famille. Enfin bon, je pense que l’industrie du disque se fout bien de tout ça, c’est sans doute pour ça qu’on voit tant de groupes qui ne passent pas le cap du 3e album.

Y a t’il une adaptation de vos titres pour le live ou pensez-vous au live en enregistrant ?

— Ca arrive très souvent qu’on essaie nos nouveaux titres en concert. Toutes nos chansons ne sont pas écrites dans une perspectives live, mais bon, c’est une très bonne façon de les tester. Quand on commence à enregistrer, ça peut arriver qu’on change deux ou trois choses, mais en général ça vient plus après les avoir jouées un peu en live. Et certains titres ont deux versions, une pour le disque, une pour la scène.

Que pensez-vous des changements survenus avec l’apparition du téléchargement sur internet ?

— C’est un peu facile de dire ça. Dès qu’il y a un vague lien avec internet, on dit toujours que c’est la fin d’une époque pour le truc en question. Et en général, avec le temps, on se rend compte que ce n’est pas le cas. Je crois que le phénomène internet n’est pas aussi puissant que se l’imaginent certains avec leurs scénarios catastrophe. Moi je collectionne les albums, les disques qu’il soient en plastique ou en vinyle, et pour moi c’est absurde quand un gamin me dit qu’il a 7.000 albums chez lui alors qu’en réalité il les a tous téléchargés sur son disque dur et n’écoute qu’une dizaine d’entre eux ! Je suis peut-être un peu vieux jeu, mais j’apprécie un album quand je peux l’écouter en entier, regarder la pochette, le tenir dans mes mains. Je n’essaie pas de prendre de haut les gens qui téléchargent, mais j’espère que l’industrie de la musique parviendra à ce que ce public là s’intéresse à l’album comme un tout. Le design, par exemple, il y a plein d’artistes pour lesquels c’est super important. Malheureusement, je ne pense pas que le monde d’aujourd’hui pourrait donner naissance à un groupe comme Pink Floyd. Le web non plus. Alors autant jouer sur les deux tableaux !

Concevez-vous à cet égard de ne plus sortir d’album et de ne plus vous occuper de visuel, sortant juste des chansons pour alimenter itunes et autres ?

— Eh bien comme tu le devines peut-être, à ce stade la réponse est NON ! La visuel et l’album en tant qu’ensemble sont importants pour nous. Bien sûr, ça résoudrait certains problèmes financiers, mais je crois que ça diminuerait la valeur artistique de l’album. .

Vous pouvez d’ailleurs nous parler de l’artwork autour de l’album ?

— On a un bon copain à nous. Ca fait longtemps que c’est un pote du groupe, et c’est un super graphiste, capable de comprendre les idées qu’il y a derrière les chansons. Kalle (c’est son nom) a fait l’essentiel des visuels, et c’est un vraiment un membre à part entière de la famille NUD. Son vrai nom c’est Karl Martin Saetre, il a un très beau site web, jetez y donc un coup d’oeil : www.kallegraphics.com. C’est à lui qu’on a confié le côté visuel, voilà.

L’image est elle le moteur de vos compositions ? Vous passez par elle ou par l’expérience pour écrire ?

— On utilise les deux. L’expérience est un élément important dans mes textes, mais je dois dire qu’il y a certaines choses sur lesquelles j’écris qui ne sont pas directement liées à mon propre vécu..

Avant de partir pourquoi NUD ?

— On nous pose souvent cette question. Ce nom, NUD, rejoint l’idée de mettre à nu notre musique. On essaie de faire une musique nue et vraie pour ses auditeurs, pas emballée avec des tas d’autres trucs. MAIS on sait que NUD a encore du chemin à faire pour ça. On sait bien que notre musique n’est pas aussi " à poil " qu’elle devrait l’être. Mais on garde cette idée comme une sorte de Nirvana, comme un but vers lequel on tend.

Un dernier mot ?

— Oui, je voudrais ajouter ça : c’est vraiment très cool de travailler avec le public français. La France a donné naissance à un grand nombre d’artistes d’envergure internationale que j’écoute tous les jours. Je pense à des gens comme Air, Kid Loco, Phoenix, Dimitri from Paris… Quand j’étais plus jeune j’écoutais même MC Solaar, mais maintenant je suis plutôt la scène reggae française, des groupes comme Kana. Enfin bon, vraiment, je crois que le public français est habitué à écouter de la musique de qualité. C’est pour ça que j’étais très enthousiaste à l’idée de lui soumettre notre truc norvégien hybride. Et j’espère que vous appréciez !.



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