A peine la première écoute achevée et on a le sentiment que Deerhunter a donné une suite à l’excellent Microcastle sans que l’on ait été mis au courant. On a pas tout à fait tort, car derrière Lotus Plaza se cache Lockett Pundt, soit le guitariste du quintet d’Atlanta, qui suit le même chemin que le leader tourmenté Bradford Cox qui avait tenté une première percée solo avec Atlas Sound l’an passé. Sur le fond donc, pas de grandes surprises, The Floodlight Collective s’inscrit dans une veine qui concentre dream pop et shoegazing. D’une instrumentation plutôt brouillonne, Lockett Pundt parvient à tirer des mélodies célestes, parfois pop et toujours radieuses. Si l’on peut aisément pointer les caractéristiques saillantes aux différents projets émanant de Deerhunter (on pense à l’aspect nébuleux des parties vocales), on soulignera la plus grande homogénéité dont fait preuve The Floodlight Collective, évitant le piège d’une juxtaposition des styles (ambient, psyché, garage) sans véritable ligne directrice. Car hormis quelques prolongements électro et autres pauses ambient plutôt courantes chez les artistes hébergés par Kranky, ce disque à l’identité pop aérienne prononcée est à considérer comme un tout cohérent, au contraire de Microcastle qui, soyons honnête, comptait quelques titres anodins. Voilà de quoi attendre sereinement la (vraie) prochaine livraison de Deerhunter.