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A l’occasion de la sortie du premier album de Caesar Spencer, intrigué par le storytelling biographique de son auteur (Anglais, également Suédois, né au Pérou et résidant en France) et en l’absence d’informations complémentaires réellement pertinentes (notamment sur son background, alors que Get Out Into Yourself accueille une sacrée brochette d’invités - Jacqueline Taïeb, Jean Felzine, Jo Wedin, Gilles Tandy et même Mareva Galanter), sachant que les (dithyrambiques) chroniques lues ici et là reprennent (comme souvent, bande de flemmards) les mêmes éléments de langage, que l’album a été produit par Gaétan Boudy, qui a notamment travaillé pour l’affreuse Zaz (il faut bien payer ses factures, non ?), et que le label New Radio Records, basé à Maisons-Laffitte a été créé l’année dernière et ne compte à ce jour qu’une seule référence - soit notre mystérieux Get Out Into Yourself - je souhaitais savoir comment un total inconnu – par ailleurs gars sûr et mûr furieusement sexy en photo, accompagné par des pointures musicales (Fred Lafage et Frantxoa Erreçarret) et dont le carnet d’adresses ressemble au bottin mondain underground – pouvait s’offrir un tel cadeau de Noël, je sais bien que la question est futile, mais j’ai fouillé et fouillé et fouillé Internet, en vain.

J’espérais raconter une histoire simple, une histoire belle, une histoire universelle que pourrait mettre en scène un benêt tel que Nick Hornby, celle d’un charcutier de Besançon grand collectionneur de disques, qui gagne au loto et décide de s’offrir l’album de ses rêves, parce que oui, qu’on le veuille ou non, sorti de nulle-part, Get Out Into Yourself ressemble à conte de fées musical.

Plus qu’à se concentrer sur les onze titres de cette œuvre au long cours, qui décline par vagues mélodieuses – toutes de cordes et de nappes entremêlées – une très haute idée de la pop orchestrale, comme si Lee Hazelwood rencontrait un David Bowie hanté, fringuant et néanmoins flegmatique, dans une intemporalité qui nous ramène à des sixties idéalisées, ponctuées de zébrures guitaristiques surf-garage, de chœurs à la lisière d’ondes Martenot et de basses distordues.

Il y a parfois chez Caesar Spencer, dans les arrondis graves et la façon de tenir la note, du Jarvis Cocker crooner qui nous a tant désarçonnés et séduits à partir de This Is Hardcore. On a bien en tête la collaboration récente entre Pete Doherty et Frédéric Lo, elle fait bien pâle figure auprès des solides compositions et des arrangements grandioses de Get Out Into Yourself.

L’espace d’un instant, à l’écoute de Requiem, je me suis demandé ce que ça pourrait donner si Caesar Spencer chantait en français : avec des textes ne serait-ce que potables, il mettrait hors-jeu une grande partie des fragiles hexagonaux, mais je suppose que son ambition est toute autre – taquiner les sommets, tutoyer les étoiles, narguer la facilité. Une ballade lyrique telle que Broken by the Song illustre à merveille l’immense appétit de son auteur. Grand est César, grand est Spencer, encore plus grand est Caesar Spencer !




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