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Une unité de lieu, aucune. Une unité de temps non plus. Une unité de son encore moins. Une unité de couleur, oui. Sheraf utilise le orange comme le lien entre ses premières démos et ce premier véritable album. Si le orange peut nous renvoyer à la chaleur, pour les footeux, à la quintessence du football total, chez Sheraf c’est avant tout la lumière positive qui ressort de cette couleur, celle ci souvent synonyme de couché de soleil, et donc d’ébahissement avant la chute et le repos. Sheraf porte en lui cette façon qu’ont les astres de s’économiser, réussissant encore à vivre après la mort, s’éloignant suffisamment pour que la lumière dure. Dans ces grands espaces Sheraf cherche à habiller les vides laissés par l’absence, par des touches électroniques subtiles (la trace d’Air est une bonne piste à suivre), soulignant ces pop songs qui pourraient n’être qu’atmosphériques par des attributs plus pop rock. Ce qui séduit chez eux c’est cette façon de chanter en anglais, comme rare sont les groupes français peuvent le faire, c’est à dire sans aucune envie de passer pour un sujet de sa majesté la reine. L’autre pouvoir de séduction c’est de changer de braquer sans brusquer, de jouer avec les chansons comme avec un rubik’s rub, réalisant des figures géométriques plus intéressantes qu’une face nue. D’une profondeur stylistique qui ne se rencontre que chez les aventuriers, « No Gatecrasher » ne pourra que ravir les oreilles fines, les poètes de la longue vue ("Take Your Hopes High" va donner un coup de vieux à l’écriture de Mathias Malzieu), les amoureux des portes ouvertes. Un disque d’une liberté belle comme l’enfance. Magique.




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