Ce n’est pas peu dire que François and The Atlas Mountains est une signature qui aura marqué l’histoire d’ADA, un de ses EP (Brother) parvenant en quatre titres à nous décider à le catapulter disque de l’année. La suite de la discographie ne nous décevra pas, confirmant une écriture à part, un talent qui aura su jouer et marier ses influences avec la douceur d’une rencontre amoureuse face à un couché de soleil magnifiant une mer d’huile.

Derrière François Marry d’autres projets se cachent, comme si la nébuleuse François était un bel arbre cachant une forêt luxuriante. Nous connaissions Petit Fantôme, Another Record nous propose deux nouveaux projets, le temps d’un split album (EP ?) de quatre titres. Le premier (et mon préféré) Archipel, groupe de Saintes qui pourrait bien mettre KO debout cet hiver interminable avec son premier titre, le flamboyant "Polder", une ritournelle quasi mystique qui prend sa source dans la tradition africaine pour la mêler à un brass band dans un joyeux maelström festif qui nous fera lever les bras au ciel, entamant des petits pas de danse aussi imprévisibles que charmants. Avec ce titre le printemps est déjà là, n’en déplaise au météorologiste dépourvu d’une chose, un sens poétique. Pour le deuxième titre "Seawater" L’Afrique est toujours présente, dans un titre plein de mélancolie mais avec le même sens du partage cher à François and The Atlas Mountains.

Après la chaleur d’Archipel, Babe est peut être plus froid, plus éthéré, évanescent. La proximité est moins évidente, l’électronique ne jouant jamais en faveur d’une fusion presque charnelle. Gérard Black s’éloigne des montagnes de l’Atlas, rejoignant les faubourgs de Glasgow, longeant des artères plus humides, plus sombres mais aussi parfois encore plus mélancoliques. On s’étonnera presque du lyrisme des interprétations, un jeu entre l’atmosphère et un chant qui clame son bonheur.

Deux versants des montagnes de l’Atlas que nous gravirons les poumons gonflés pour mieux les apprécier.