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Comment peut-on être aussi jeune et produire de la musique aussi bonne ? Cette question, qui reste pour moi sans réponse depuis Mozart jusqu’à Syd Matters, resurgit ici par l’intermédiaire de La Femme. Avec ses concerts en pagaille partout dans le monde, ses excès capillaires, et bien sûr sa musique à la fois survoltée et fraiche tout en étant mature, sur le point d’exploser à tout moment … c’est à se demander si La Femme n’a pas vécu des centaines de vies … et si tous les hérauts de la surf music, de la new wave, du rock psyché et de la « frenche touche » version 60-70’s s’étaient réincarnés dans les membres de ce groupe ?

Ne pas croire Wikipédia sur ce coup là : « La femme est un individu femelle et adulte de l’espèce humaine » ; je soutiendrais quant à moi que la Femme est un groupe de sacrés jeunes zouzous déjantés de provenance inconnue mais proche de Biarritz quand même.

Mon enthousiasme a été total et ce, dès la première écoute des premières notes de l’EP. C’est comme si ces choses déjà entendues ailleurs se révélaient sous un jour nouveau grâce à l’alchimie et la nervosité du groupe. J’ai pensé tour à tour à du Air mais en dirty, du Pink Floyd première période mais en français, du Archive mais en pas chiant, du Indochine mais avec du fond musical et textuel, du Joy Division mais en carré, du François de Roubaix mais avec du chant, du Gainsbourg/Bardot mais en 2013, bref vous voyez le concept.

Evidemment, passées les premières minutes, les références auxquelles je me raccrochais naturellement se sont évanouies et ce lacher prise - toujours un bon signe - a été l’occasion de m’immerger complètement dans la musique du groupe. La 2ième chanson « Hypsoline », qui s’enchaîne avec la première comme au bon vieux temps des concepts album, fait montre d’une folie douce, malsaine et désarmante. Je fais plus qu’adhérer, mon sourire béat commençant d’ailleurs à incommoder certaines personnes dans ma rame de métro…

Aux manettes, on retrouve le toujours-de-bon-goût Samy Osta (Rover, Domingo, Tahity Boy, Cocosuma, Da Brasilians) qui, tel un artisan attentif et instinctif, donne charme et relief à la production. En sachant préserver cette énergie de groupe, et en la préférant à une précision qui aurait été hors de propos, il se révèle être l’Homme qu’il fallait à la Femme. De là à se teindre en blond comme les membres ont déjà pu le faire…

Mais revenons aux morceaux, car l’EP contient cette perle (rétro) futuriste « It’s Time To Wake Up », chansons tout à fait charmante qui ne peut sortir de la tête une fois écoutée.

Par contre, l’auto reprise de la chanson « sur la planche » qui clôt l’EP, ne surpasse pas, à mon avis, la version initiale, sortie il y a 2 ans et qui avait eu sur moi à l’époque un effet très inattendu car ambivalent : de l’adoration et de l’énervement de façon simultanée. Adoration car très bon, très évident, très dansant. Enervement car trop bon, trop évident, trop dansant. Ce trop court EP sobrement appelé La Femme et annonciateur d’un futur album en 2013 m’aura donc cueilli par surprise et fait basculé dans l’adoration.




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