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Il y a deux ans, le premier album éponyme des portlandais de Blouse nous avait séduits au point d’offrir au groupe une place de choix dans notre Top 2011. Pourtant, comme pour beaucoup d’autres, nous craignions le one shot, le disque idéal mais sans descendance possible. Il est vrai qu’avec ses hymnes synthétiques, ses influences shoegaze et la voix planante de Charlie Hilton, Blouse semblait incarner une telle perfection dream pop que nous n’imaginions guère voir un jour le groupe sortir de cette ornière (ornière, pensions-nous très naïvement, ne pouvant conduire qu’au ressassement). Dès les premières mesures d’« Imperium » (chanson qui donne également son titre à l’album), le fan initial peut se rassurer : non seulement Blouse surpasse ici un premier effort pourtant déjà grandiose, mais le trio se réinvente avec une déconcertante facilité. Les claviers sont aujourd’hui évincés au profit d’une alliance guitares / basse comme nous n’en avions pas entendue d’aussi belle depuis des lustres. Ni trop dures ni trop douces, guitares et basse trouvent ici le point d’équilibre entre la ritournelle qui tue (impossible dorénavant de vivre sans « In A Glass ») et la paisible électricité (« In A Glass », toujours).

Loin, très loin, de toutes sonorités cold-wave ou post-punk, Blouse évoque aujourd’hui les Pixies de « Doolittle » ainsi que certaines formations cultes telles Echobelly ou Lush.

« Imperium », en dix titres atteignant toujours leurs cibles (faire chavirer le cœur de l’auditeur), réussit magnifiquement, à chaque fois au bon moment, à ralentir le tempo comme à faire diaboliquement sonner la section rythmique. D’où un album gorgé de tubes en puissance (« Imperium », « Eyesite », « In A Glass ») dans lesquels des guitares élastiques se contorsionnent avec un charme et une classe folle ; d’où, également, un album parfois atmosphérique, voire folk-rock lors de certains sommets (« 1000 Years », possible cousin du célèbre « Losing My Religion »). Grosse confirmation et meilleure nouvelle de cette rentrée 2013 : entre Blouse et nous, ce n’est pas le coup d’un soir mais une amorce de fiançailles.




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