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François Gustin (claviers, guitare) en interview.

PL : C’est la 2ème fois que les Girls in Hawaii sont programmés aux Rockomotives, la 1ère fois c’était en 2007. Content de revenir ici ?

GIH : Oui, très content. On a une bonne relation avec ce festival et son esprit. C’est vraiment chouette pour nous d’être de retour.

PL : Quel souvenir tu gardes du concert que vous aviez donné au Minotaure à l’époque ?

GIH : C’était super. Les gens étaient très chauds. En même temps, c’était un des concerts qu’on a enfilé dans une tournée et on est toujours dans le mouvement du truc en fait.

PL : Pour le concert de ce soir à Vendôme il y a un partenariat qui s’est mis en place avec le Chato’Do de Blois et l’Astrolabe d’Orléans où vous avez déjà joué avant-hier. C’est un peu le « concert événement » des 22ème Rockomotives ?

GIH : C’est un peu la folie, oui. On a capté ça en arrivant à l’Astrolabe, que c’était un truc organisé à plusieurs et c’est super pour nous d’être là parce qu’on a le nouveau visuel à présenter, qu’il est tout frais. Ça va être la 4ème date où c’est possible de le monter techniquement et de le défendre. On est assez excités. Pour nous c’est le début de la tournée et on est partis pour un an et demi donc on est vraiment dans l’excitation du début.

PL : Cette tournée fait suite à votre dernier album « Everest » qui est sorti début septembre. Ça vous manquait la scène ?

GIH : Oui évidemment. Après une pause de 5 ans et surtout dans les conditions dans lesquelles cette pause est intervenue, suite au décès de Denis le frère d’Antoine. Donc en 5 ans, il se passe énormément de choses et on traverse pas mal d’états d’esprit différents. En fait, on n’y croyait plus du tout. C’est vraiment un miracle le fait qu’on soit de retour aujourd’hui. Paradoxalement, cet album a été le plus facile à réaliser par rapport aux 2 autres. Une fois qu’on a réussi à remettre le groupe, ça s’est fait tout seul. On a fait 3 semaines d’enregistrement en studio et de fil en aiguille les choses se sont mises correctement en place. Maintenant on est là, on est même sorti d’Europe pour aller en Chine. C’était un trip assez fou : faire 3 concerts là-bas pour roder un peu le set avant les premières dates importantes pour le défendre, c’était génial. On est tous hyper contents d’être de retour sur la route. Peut-être que dans 6 mois on sera moins enthousiastes mais pour l’instant en tout cas, c’est super.

PL : Tu parlais d’un an et demi de tournée qui vous attend, c’est ça ?

GIH : On est parti pour jouer toute l’année 2014 et on a en projet de préparer un show acoustique, comme on a déjà fait pour « Plan your escape ». On a vraiment cette envie de revisiter tout l’album et certains vieux morceaux pour faire un truc très intimiste et se produire dans des lieux plus petits comme des théâtres. Ça ce sera pour donner une seconde vie au disque quand on aura épuiser la veine électrique qu’on est en train de défendre avec ce nouveau visuel. On va se poser, laisser les amplis au placard et faire un truc un peu différent. Ça va être chouette !

PL : Puisque tu parles des anciens morceaux, pour la sortie d’ « Everest » il existe une édition spéciale avec un disque bonus sur lequel on peut en retrouver.

GIH : Oui, il y a des titres anciens mais aussi une reprise d’un groupe hollandais qui s’appelle « Spinvis » sur lequel Antoine chante en flamand. C’est un disque qui reprend bien l’historique du groupe parce que ce sont des morceaux qui n’ont jamais aboutis sur les disques et je pense que c’est vraiment un objet pour les fans parce que je ne pense pas qu’écouter ces 16 titres soit à la portée de l’auditeur qui ne connaitrait pas la groupe ; mais on a pensé aux fans et on avait envie de faire ce cadeau. Ils peuvent écouter ce disque et bien comprendre à quel moment tel ou tel morceau a été fait. Il y en a qui datent d’avant le 1er disque et d’autres qui viennent des sessions du 2ème. On est contents d’avoir pu faire ça.

PL : Quand on parle des Girls in Hawaii, il y a souvent les mêmes références qui reviennent (Grandaddy par exemple). Les influences que vous avez dans le groupe sont pourtant diverses.

GIH : C’est clair que comme on est 6 dans le groupe, ça va un peu dans tout les sens mais les influences de base c’était vraiment des trucs comme Nirvana, Grandaddy ou Neil Young. Après, il y a les influences de tout le monde qui se mélangent : des trucs plus électroniques pour ma part. C’est compliqué de parler pour 6 mais je dirais que la base du groupe se trouve dans la pop américaine avec des chansons à 4 accords, ...et les Beatles évidemment aussi.

PL : A travers la programmation éclectique de ce festival , on peut retrouver un peu de tout ça chez vous 6 ?

GIH : Oui, surtout sur les chansons de ce nouveau disque car on a eu une approche très différente. D’habitude, on investissait un lieu sur une très longue période et Lionel et Antoine écrivaient leurs chansons puis les enregistraient sur un 4 pistes cassette. Ils étaient très attachés à ce qu’ils avaient créé et ils voulaient reproduire en mieux ce qu’ils avaient fait. Pour ce disque, on a travaillé pour la 1ère fois avec un producteur qui s’appelle Luuk Cox et qui nous a permis de sortir de ce carcan et nous a poussé à abandonner les idées préconçues qu’on avait de vouloir recréer les démos. Ça a laissé beaucoup plus de liberté aux autres musiciens. On est ressorti avec un disque dans lequel il y a une présence collective plus forte par rapport aux 2 disques antérieurs.

Photos : Anne-Cécile Canyon