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C’est cru, c’est une goutte, de l’encre sur un sillon de notes, sur des nappes de corde sur des cuts des obligations d’axe giratoire, c’est le premier pas après le dernier, la sauvagerie minimale. Orchestre de chambre, orchestration dans la chambre, encre est cru, encre aspire votre clitoris pour mieux le tendre, il tend tout même son vît, il tend même à l’absolution à la raréfaction à l’acte de génie. Un disque comme il en existe plus, un disque comme #3, un disque programme, un disque sec qui vous fera mouiller, un disque sur le flux, le flux sanguin, le flux des nerfs qui se crispent et se rejoignent. Encre bave mais ne prend pas de buvard mais du papier de ver, frôlant les tissus, les suçant, aimant l’intérieur, l’action de l’intérieur visible sur l’extérieur, la parole des viscères plutôt que la chanson de geste. Oppressante et magnifique la musique d’encre hypothétique déjà toute suite possible, demandant même le sabordage avant que la comparaison ne s’affine pour mieux se tromper. On ne trompe pas ici, on fait, on agit, on fonce, on s’enfonce, on se crispe que la lame, on tranche on malaxe on mange mais on ne recrache pas, pas dans ces conditions, pas dans cette multitude de pistes trop faciles. Flux appelle les mots, gare de triage il colle ces lettres pour en faire un train toutes fenêtres ouvertes, les odeurs et le paysage aux loisirs de ceux qui prendront le train. Sans avarice, sans mesquinerie, sans apologie de la non censure pour parfaire une polémique stérilisante et pathétique, encre signe le grand disque de ce début d’année, le grand disque même de cette année, n’ayant pas à attendre les autres pour se placer droit et fier de cette production aussi poignante qu’entêtante, aussi dérangeante que parfaite, aussi droite qu’un i bien à point. Chef d’œuvre.




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