Saint Thomas se rappelait à notre bon souvenir en juin dernier par le biais d’un maxi qui n’en finissait pas de hanter les avant-postes de nos playlists estivales. De ce Morning Dancer EP, le long format Children Of The New Brigade ne conserve que le titre du même nom, entêtante ballade country-folk au refrain discrètement porté par David-Ivar Herman Düne. Dommage pourrait-on ajouter si l’on s’en tenait à une comptabilité inappropriée sur le mode " on sait ce qu’on perd, on sait pas ce qu’on gagne. " Ce que l’on gagne tient pourtant en dix titres et près de quarante-minutes de folk-rock serein et jovial. L’introductif " LA Man " donne à ce titre une image plutôt fidèle de l’ensemble de l’album, agréable témoignage du plaisir pris en studio par Thomas Hansen, ses musiciens et ses potes en janvier dernier. " LA Man " donc, débute à la manière d’un titre jazz pour salons du Rotary Club avant que de muer sur le refrain en ritournelle pop traversée par des chœurs aux manières irréprochables. Un moment délicieux comme ce Children Of The New Brigade en compte de nombreux. " The Long Goodnights " en l’espèce, cavalcade folk-rock de moins de trois minutes sublimée par les modulations de la voix de fausset de Hansen ou " Dream On " déchirant moment d’abandon musical pendant lequel un motif de piano squelettique se livre à une partie de "celui qui rira " avec une guitare qui s’efforce de paraître guillerette sous l’arbitrage d’un Hansen que l’on jurerait presque entendre pleurer. Le moral revient cependant sur un " Sheer Wonder " qui laisse la part belle au plus chevelu des frères Herman Düne. Un morceau caché occupe également cette piste qui ne vous sera sans doute pas totalement étrangère… Et hop ! naissance d’une insoutenable attente, orchestrée tel un Bataille et Fontaine au mieux de sa forme et qui ne prendra fin qu’à l’écoute de l’album. L’industrie du disque peut me remercier .