Pendentif, ça a toujours un peu été l’enfant caché de St Etienne et de Stereolab.
Joueur, mutin, charmant…bref, en un mot séduisant.
Aujourd’hui ce serait plutôt le talentueux cousin des Pirouettes, voire le penchant hexagonal d’ Eyedress.
En tout cas c’est un enfant qui a bien grandi depuis.
Après “Mafia Douce”, premier album pop au charme fou, et plusieurs changements de casting, Pendentif revient cinq ans après avec “Vertige exhaussé “.
Le groove est toujours là, le chant en Français aussi, la pop quant à elle étant devenue synth, électronique, éthérée.
On sent désormais le groupe volontairement tourné vers d’autres horizons, plus aériens, ambiants, voire picturaux.
Malheureusement c’est aussi là que la bât blesse. Non pas que l’album ne soit pas réussi.
Tout au long de ses onze titres “Vertige exaucé” s ‘écoute agréablement, la contemplation et l’atmosphère ayant clairement pris le pas sur l’humain et l’organique du premier opus.
On notera quelques morceaux au dessus de la mêlée tels que “L’originel”, magnifique de pop hypnotique, le rythmé et sexy “ Etrange” , le clubesque “Bleu cobalt”.
Sans oublier en ouverture le bien nommé “Vertige exaucé“.
La voix y reste sensuelle, mais devient un instrument comme les autres.
Le résultat est efficace, propre, moderne et froid, à l’image de la pochette du disque. C’est un choix qui reste cohérent avec les intentions affichées par son auteur, Benoît Lambin.
Ceci étant, on se surprend de temps à autre à repenser, nostalgique, à Cindy Callède, première chanteuse du groupe, qui semblait s’adressait directement à l’auditeur et s’amuser avec lui.
Un peu à l’image d’un Black Box Recorder, qui lui aussi a su en son temps trouver le compromis idéal entre le charnel et la précision.
L’ alchimie de Pendentif a donc définitivement changé, ainsi soit-il.
Les artistes évoluent, leur public aussi.
Il serait néanmoins idiot de bouder notre plaisir quand on retrouve un projet Français de cette qualité.
Pendentif est mort, vive Pendentif.