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Dans les années 80 une série fantastique nous rejouait les affres de David Vincent, façon Batracien, langue fureteuse et iguane à la plastique humaine donnant aux pulsions sexuelles de l’adolescent le droit de se voir réaffecter, quittant temporairement celles de la poitrine voyante sous un pull aux mailles larges d’une professeure de français ou celle plus chaste, mais tout aussi forte de la supposée fausse crudité d’une professeure de physique à la fossette méritante un grand A et moi un grand B de benoitement.

Mais je m’égare, enfin pas temps que cela, car V des visiteurs est ici probablement à mettre au crédit de Laurence Wasser, musicien autodidacte belge, qui semble se sentir comme un visiteur dans ce monde où même le langage, la langue est un outil de domination des plus forts sur les déjà plus faibles. Il y a quelque chose de très « Thugsien » d’ailleurs dans "La Commune de Paris", morceau pouvant faire comme les Thugs avec « Reprise » d’Herve Le Roux. Il y a comme chez les Angevins une ombre politique, sociale évidente, même si ici elle serait à chercher dans la démarche artistique qui semble prendre son souffle certes dans le conflit (on imagine comme chez GYBE les manifestations au Canada avec les casseroles), mais aussi et surtout dans une installation sonore que l’on pourrait retrouver sans peine dans un musée d’art contemporain. Laurence Wasser semble user l’ensemble des cordes et des styles qu’il tente d’envoyer se saborder dans un fracas par toujours inaudible, mais avec la volonté réelle de mettre le point a bout de la phrase.

Les morceaux sont courts (plus long dépasse les 3 minutes) comprimant en eux une énergie toute bestiale qui pourrait bien faire sursauter de joie les fans de Sloy.

Le texte d’accompagnement parle d’un disque qui « se veut une ballade sous le ciel gris de la Véme république, celles des maisons Bouygues, des trains Ouigo et de la colère qui groupe ». Je peux mettre ma main à couper que de mettre « V » aux quatre coins de la France pourrait lézarder les infâmes maisons Bouygues (30 ans tranquilles, la 31e tout s’écroule) dérailler les Ouigo avant sa prise de fonction, et attiser une colère qui se veut reconstructrice, Laurence Wasser s’occupe de tout déconstruire avant, avec un talent créatif rare.

V comme Victoire




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