Pièce du mobilier chic quand on ne veut pas avouer que nous avons un canapé voir un clic-clac (convertible diraient les spécialistes), le sofa est un meuble de repos sur lequel nous nous reposons en lisant ou en regardant la télévision (la télévision ancien mode de diffusion de programmes dont certains pouvaient instruire ou abrutir la population). Moelleux il alliait tout à la fois confort et esthétique devenant au fil du temps la première pièce à poser quand nous exécutons le puzzle de l’emménagement de notre salon. Le sofa qui nous est livré arrive de Charleroi.

Il n’est pas moelleux, il est presque inconfortable, et il serait plutôt la dernière pièce de votre salon, celle qui transformera votre puzzle en piste de domino, Run SOFA enclenchant à grand fort d’explosif la destruction. Dans ce mélange explosif il y a un rock qui ne serait pas le fruit d’une rencontre suite à une petite annonce scotchée sur la porte du cours de 3éme année du deuxième cycle de solfège, mais plutôt celui d’une tentative réussie de couvrir les bruits d’un voisin dresseur d’éléphants au prise avec une crise d’épilepsie, Il y a une culture rap qui aurait trouvé sa ressource autant chez un Cypress Hill qui aurait vu le jour dans une cave de Naples à l’époque où Maradona ramenait les lignes du terrain pour le nez et les barbes de son aréopage mafieux, que chez un rap plus fumette tisane et jocari que bagouses, gros boules et rictus de Rambo de retour au Viet Nam. L’introductif et tubesque « Weird » (enfin si vous aimez les tubes qui vous transforme en liquide d’une éprouvette secouée à l’infini pour ne garder que le résidu) compile les pistes sur lesquelles Sofa s’allonge et nous allonge pour le compte à grand coup de punchline et de tabassage en règle, mais avec la classe que n’aurait pas renié le Fun Lovin Criminals (Ask My Cousin), entre le Parrain et les Beastie Boys. « The Joy of Missing Out » est le début d’un changement dans votre façon d’occuper l’espace.