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Pour sa 170ème sortie, le label allemand Morr Music qui nourrit avec assiduité nos étagères depuis le début des années 2000 autour de Notwist, Tarwater ou encore Lali Puna offre une nouvelle preuve du lien particulier qu’il cultive avec ses artistes : un esprit de corps, de proximité et de fidélité qui transpire dans leurs créations et qui rejaillit irrémédiablement sur celui tissé avec son public.

Ainsi, Seabear nous enchantait avec deux albums sublimes Ghost that carried us away puis We built a fire avant que chacun de ses membres ne s’émancipe avec la même réussite toujours au sein du label. Sóley d’un côté y signant un EP sombre et ensorcelant avant le sublime Ask the deep en 2015 et Sing Fang dont Sad Party est le cinquième album si l’on exclue sa collaboration l’an passé au tout aussi réussi Team Dreams de Örvar Smárason avec la même Sóley.

Planet Arfth ouvre le disque sur une longue plage électronique de six minutes sur laquelle s’entrecroisent froissements, crissements distanciés, rythmes lents et par instant asynchrones, qui finissent par composer un souffle, une voix immersive qui enveloppe et conduit immédiatement l’auditeur vers Hollow, premier single et tube potentiel de l’album.

Sur ce dernier, la voix douce et hypnotique de Sindri Már Sigfússon aka Sing Fang porte un texte empreint de mélancolie sur une composition sonore aux accents dream-pop renouant ainsi avec les compositions miraculeusement entêtantes des disques précédents dans la lignée desquelles le sublime et désenchanté Never Who I Wanna Be un peu plus loin ne dépareillera pas.

No Summer et ses arrangements de clavecin détonne et séduit, tout comme le plus direct Smother qui lui succède, soulignant l’orientation résolument pop addictive du disque. Le versant plus expérimental et électronique entraperçu en ouverture du disque reprend le pas sur le tribal Goldenboy Is Sleeping et prend tout son éclat sur le très addictif Cloudjuice.

Happiness, tout comme Constellation en clôture du disque, sous l’effet d’arrangements de cordes hybrides, de vents légèrement surannés, offre une variation cette fois plus psychédélique aux compositions sans se départir totalement de la vertu douce-amère de la mélancolie qui font de Sad Party un disque dont il est dur de ne pas partager l’émotion et de s’en faire un compagnon du quotidien en cette fin d’année 2019 en attendant des nouvelles de Seabear dont la reformation longtemps espérée semble prendre forme.

Vas-y, viens, l’hiver, viens. Même pas peur.




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