Prendre un virage, non pas au volant d’un bolide, mais le prendre dans sa vie est une chose aussi aisée que de faire comprendre à un manifestant contre le mariage pour tous que le bonheur des uns ne fera pas leur malheur.

Habitué à remixer (Lana Del Rey, OutKast, The Kooks), Jean Tonique n’était pas à proprement parlé un musicien, mais plutôt un producteur. Comme le commissaire d’une exposition qui finirait par prendre un chevalet et une toile vierge pour s’exprimer, il décide pour ce nouvel EP de rentrer dans la peau d’un musicien, pour un disque non pas solaire, mais inondé de soleil.

Les sept morceaux sont comme autant de cocktail servis sur une plage. Composé à Los Angeles, « Sunny Side Up » serait comme la bande son rêvée pour arpenter les rues de Los Angeles, une main sur le volant, un bras sur la portière de la décapotable, se jouant des clins d’œil derrière des vitres fumées sur lesquelles les paroles d’un hymne possible pour la Californie (le bien nommé California) défileraient en sur-impression.

Car si l’univers de ce disque est loin du décorum d’un club, ce disque finira quand même par nous aspirer sur une piste, quand bien même se sera pour quelque chose de plus langoureux, de plus tendre, voir de carrément nostalgique, comme sur un « Mohawk st » qui dérriére ses atours d’une ébauche, est une artére certes minuscule, mais vers laquelle nous nous dirigerons souvent.

Coup d’essai et coup de maître pour Jean Tonique, implantant une idée de la French touch sous le soleil d’hiver de la Californie. Rafraichissant.