> Critiques > Labellisés



Après une petite baisse d’inspiration en 2009, Neil Tennant et Chris Lowe étaient revenus en force avec le bien nommé Super (2016). Vintage, presque nostalgique de soi-même, ce treizième album montrait que les PSB entendaient dorénavant puiser dans ce qu’ils surent faire de mieux : de la disco-pop destinée aux publics mélancoliques, de l’électro flamboyante avec des maux pour adultes.

Or, bien que… super, ce précédent PSB donnait la sensation d’un recyclage (en or, certes) de toutes les richesses hier dénichées par Chris et Neil dans les classiques Please et Actually. Comment leur en vouloir ? Durant cette période fortement marquée par une puissante nostalgie 80’s, les Pet Shop, avec malice, rappelaient que les patrons, c’était eux.

Super ressemblait à une visite en plein territoire PSB, Hotspot, lui, est une propulsion immédiate vers ce qui, depuis toujours, travaille le duo : l’évidence et la quintessence de la pop song absolue. Car il s’agit probablement du meilleur album des PSB depuis Fundamental (2006), c’est-à-dire un concentré de tubes massifs et de complaintes le cœur en berne.

Dès le premier titre, un ouragan nommé Will-o-the-wisp, Chris et Neil cherchent à bousculer l’allégeance 80’s afin d’en extraire le b.a.-ba du morceau masterpiece. On craint un démarrage trop aphrodisiaque, un sommet difficilement reconductible sur la longueur (nos héros ne sont plus tout jeunes, quand même). Ce serait oublier pourquoi les Pet Shop sont si grands, si réfractaires à l’usure du temps : un prodige du son (Chris), un chanteur / parolier au même niveau que Lou Reed et Bowie (Neil), deux têtes pensantes qui rédigent le grimoire de la pop magic. En pleine jouvence, nos disco-punk adorés, avec Hotspot, entendent bien réaffirmer leur suprématie. C’est gagné : dix titres, dix merveilles. De la mélodie arrache-cœur de Hoping for a miracle jusqu’au disco de Monkey business (Chic et Kraftwerk collaborent ensemble ?), en passant par l’enjoué Happy people, ce nouvel opus est… fondamental, super, actuel, introspectif !

Surtout, les Pet Shop Boys gardent en mémoire l’existence de leur chef-d’œuvre, de ce disque parmi les plus beaux de tous les temps : Behaviour (1990). Impossible pour Chris et Neil de vouloir reproduire cet alliage (ô combien subtil) entre spleen disco et complaintes pop, mais des bribes Behaviour s’entendent parfois dans Hotspot. C’est un peu comme si les prémisses 80’s des PSB s’écrivaient aujourd’hui en fonction de l’intemporalité Behaviour. Un présent qui s’échapperait de la rationalité pop.




 autres albums


 interviews


aucune interview pour cet artiste.

 spéciales


aucune spéciale pour cet artiste.