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Les musiciens professionnels vont devoir affronter une crise majeure ces prochains mois avec les mesures de confinement obligatoire, les annulations de concerts systématiques et les festivals qui risquent d’avoir du mal à remonter la pente pour ressusciter l’année prochaine. D’aucuns vous diront d’ailleurs que la pandémie actuelle n’est qu’un coup de poignard de plus dans le dos d’un spectacle vivant déjà moribond. Il suffit de regarder les charts ou les affiches des festivals pour s’en rendre compte. Hormis quelques rares exceptions, seuls survivent les gros sponsorisés et les formatés radio, le rock indépendant héxagonal souffrant d’un manque cruel de diffusion, peut-être dû à un manque progressif d’intérêt du grand public. Mais là encore, lequel est la poule, lequel est l’œuf ? Ce désintérêt ne serait-il pas la conséquence directe de ce manque de visibilité ?

Toujours est-il que les formations réduites pullulent et se multiplient, peut-être plus par souci d’économie de moyen que par choix artistique. Démarche pertinente si l’on tient compte du darwinisme économique actuel : ceux qui font beaucoup avec peu auront sûrement plus de chance de s’en sortir. Dans le milieu du rock, il s’agit le plus souvent d’un simple duo guitare+chant/batterie, à croire que les bassistes y sont devenus "persona non grata". J’ai déjà évoqué quelques-uns de ces groupes dans nos pages (Bikini Gorge ou The Blue Butter Pot), et c’est de nouveau le cas ici avec Blackbird Hill.

L’album la couleur dès les premières secondes : formation duo et gros son ne sont pas incompossibles. On pousse le gain de la Big Muff au max et on y va à fond, sans lésiner sur les cymbales et la grosse caisse ; voix claires surnageant au-dessus d’un mur de distorsion, rythmé par une batterie imperturbable.

Maxime Conan et Théo Jude jouent du blues, un blues groovy aux racines poussiéreuses. Mais un blues actuel, puissant, lourd et mélodique. Et les compositions des 2 bordelais ne se limitent pas à une suite indigeste de blocs de fonte. Preuve de maturité, ils savent proposer quelques respirations salvatrices entre deux salves de saturation, se permettant même une ballade folk acoustique (Wreckage) ou un passage gospel (Cut The Boards) sans que cela ne rompe l’énergie ou l’homogénéité de l’album.

Mais c’est bien dans le heavy blues que le duo excelle, et la voix pure et haut perchée de Maxime tranche avec la massivité et la brutalité du son, un côté pop qu’ils partagent avec leurs voisins de Mars Red Sky (le côté psyché en moins), ou avec les Rennais de SBRBS (le côté féminin en moins...).

Blackbird Hill, c’est du Blues Stoner, un peu comme si les Black Keys jouaient leurs reprises de Junior Kimbrough sur le matos de Kyuss.

Blackbird Hill en concert (sous réserve...)

09/05/20 - Le Club Ephémère - St Emilion (33)

14/05/20 - Sopelana (Bilbao) - La Triangu (Espagne)

15/05/20 - Lleida - Llimac Electric (Espagne)

16/05/20 - Montblanc (Tarragona) - Musicall (Espagne) 17/05/20 - Torredembarra (Tarragona) - La Traviesa (Espagne) 25/07/20 - Festival Les K-Cowphonies - Chichery (89)

19/09/20 - Festival Vintage West Riderz - St Palais sur Mer (17)




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