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Sorti en 2019, « Brutal » le second album de Camilla Sparksss se voit offrir une seconde jeunesse avec seize remixes par quinze musiciens différents, seul Vadim Vernay se chargeant de deux remixes. Avec un arsenal venant de partout dans le monde, de la France la Suisse, le Mexique, le Portugal, ou les Etats Unis, et de toutes les contrées musicales allant de la noise expérimentale à la dance music, les morceaux de Brutal sont transformés parfois radicalement, rendant cet exercice de style pas aussi vain que la majorité des entreprises de ce genre. Ici les remixeurs s’approprient les titres, les emmenant de façon parfois extrême, répondant à un désir souvent fort de Camilla Sparksss d’avoir une démarche radicale.

Originalement produit pour offrir un passeport pour les dancefloor à une musique qui n’avait pas le droit d’y entrer, les albums de remix peuvent devenir une nouvelle façon d’appréhender des chansons, mais de façon artistique (mention très spéciale pour le Walt Deathney remixé par Kevin Shea). Et c’est le cas de ce Brutal Remix. La possibilité de confronter des relectures (car ne sommes nous pas là en présence de relecture, à mi-chemin entre le remix et la reprise) donne aussi tout son intérêt à ce disque. « So What » agrémenté par Xelius n’a pas la même densité que sur l’inquiétant remix de Toh Imago alors que Bitter Moon entraîne le titre dans une escapade montagnarde sportive et féerique. Pareil pour « Womanized » qui entre les mains de Rebeka Warrior devient un titre à la tournure revendicative là où Sonoplasta en fait un titre presque minéral. Aussi différentes qu’elles puissent être, ces relectures finissent toujours par nous faire danser (au moins bouger) nous ouvrant l’appétit également pour réécouter encore et encore Camilla Sparksss connaissant mieux son entourage musical.