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Le prochain qui me répète cette phrase « Oh, tu sais le rock est mort », je pense que je lui fais avaler le film plastique qui protégeait le gros EP (mini album ?) de Saffron Eyes, avant de lui faire écouter le plus fort possible, lui attachant l’ensemble de ses membres, l’empêchant de ce fait de marquer le rythme, ou se positionner en prochain champion du monde air guitare (ou air basse, qui est énorme sur cet album). Le rock est bien vivant, presque plus que jamais, tant en cette période de liberté maigre, ces pulsions traduites en chansons est le signe d’une vitalité étonnante.

Composé de Laetitia Fournier aka Raymonde Howard (Volumes 18 & 31) de Cyril Braga (La Parti), Thomas Walgraffe (ThOmas.W) et Cédric Ampilhac, Saffron Eyes est une réunion de résistants qui n’ont pas peur de fissurer le mur avec le son, qui ne se défilent pas face à des analogies, mieux à faire qu’ils ont que de les copier. Car « Pursue a Less Miserable Life » est, passé moi l’expression un disque culotté, porté par la personnalité incomparable de Laetitia Fournier dont la performance tout au long de ce disque impressionne. Les sept titres sont des défis à notre immobilisme, laissant percer une tension presque animale (« The Eye Is The Limit » est une démonstration de maîtrise orgasmique qui pourra décontenancer et faire perdre ses moyens dés les premiers effleurements à n’importe quel aventurier scolaire avec ses premiers deniers en poche pour le grand voyage vers l’autre monde.). Entre chansons de cow-boys qui exerceraient dans le Dorset, graines incontrôlables que le groupe s’amuse à laisser pousser comme des haricots géants, ou percée dans une jeunesse qui nous griffait les oreilles avec une posture de commissaire de la FIAC sous dopamine (Beat The Gong), le quatuor possède un panel divers et varié. Même la pop est ici considérée comme une chose sérieuse à ne pas sous-estimer (Sunset People) voir à célébrer avec un « Great Expectations » sorti non pas d’un « Epiphany à Brooklyn » mais à Manchester. Disque court, mais ramassé, « Pursue a Less Miserable Life » se termine sur un sol collant, spongieux, un sable mouvant (The Bootown Jerk) duquel ils sortiront avec une classe folle. Le rock est parti pour avoir avec Saffron Eyes un avenir encore plus riche.




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