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Le titre du 18ème album de Damien Jurado – et le deuxième à sortir sur son propre label, Maraqopa Records – m’a fait très peur mais, dès les premières notes de « Reggae Film Star », soupir de soulagement, on se retrouve en terrain connu, au royaume des belles ballades brumeuses, folk et délicatement arrangées, dans lesquelles le natif de Seattle évoque le temps passé et perdu, à travers les destinées cabossée de personnages réels ou imaginaires : outre « Roger », on retrouve Paul Sand (acteur dans des séries telles que « Magnum » et « Madame est servie »), Eddie Smith (aperçu dans « Columbo » et « Les diamants sont éternels ») et le fidèle Richard Swift (The Shins), son ami musicien disparu en 2018.

Enregistrées avec l’aide du multi-instrumentiste Josh Gordon, sensibles sans sensiblerie, émouvantes et apaisées, parfois pop (« Taped In Front Of A Live Studio Audience »), les douze chansons de « Reggae Film Star » évitent avec grâce tous les clichés de l’americana. Point de barbu solitaire, chemise à carreaux et complaintes nombrilistes, chez Damien Jurado la palette est cohérente – l’acoustique prime, jamais une note en trop – et néanmoins variée, même si l’arc-en-ciel ici peint avec délicatesse revêt les couleurs d’un long automne. On sent un auteur sûr de sa force, ouvert au monde, en pleine possession de ses moyens et de ses envies – le chant tour à tour feutré et affirmé, voire déchirant (« Gork Meets The Desert Monster »), porte la voix d’un homme libre et déterminé à publier, on l’espère, un paquet d’albums aussi beaux que celui-ci.




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