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Je ne vais pas faire pleurer dans les chaumières, mais je sais que la seule chose qui faisait que mon grand-père musicien continuait à subir la vie, c’est d’écouter du Fado, comme les ultimes fragrances d’un pays qu’il avait quitté contraint et forcé par un Portugal, sa Terre-Natale, devenue inhospitalière, même pour ses enfants. Je ne peux écouter du fado sans tomber dans une mélancolie douloureuse, voyant passer cette ombre grand paternel, entendant cet accent et pensant à cette histoire qui sera une barrière à vie contre les pensées brunes.

Osca Galeo nous arrive d’Andalousie. C’est au début des années 2000 que ce musicien, élevé dans la tradition punk, arriva en France. On le croisa chez Zero Branco, mais surtout à la basse d’un groupe connu de nos services, Sweat Like An Apes !. Avec « Rabia » il signe son premier album solo, mais surtout une plongée dans un passé qu’il pensait refouler, mais qui lui revient ici avec force. En abandonnant les scories d’une musique actuelle qui montre ses limites, car n’étant encré dans une aucune tradition, Tio Madrona (Oscar Galea) a déjà mis de l’ordre, comme si pour se replonger dans la musique de son enfance réclamait que l’on s’apprête. En injectant du field recordings à des structures venant d’improvisation. La langue natale est ici réinventée, les sonorités prenant le pas sur le sens, comme pour mettre du sang nouveau, dans un processus presque shamanique. Il y a ensuite ce brassage culturel qui va des senteurs venants de l’orient ou des Balkans. L’ensemble donne un disque vibrant, ondulant au gré des pulsations d’un cœur qui tambourine dans une poitrine qui vibre sous le ressac des émotions. L’émotion comme garantie de nos mémoires. Poignant.




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