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C’est avec un artwork qui n’est pas sans nous rappeler ceux de Les Marquises, que Bärlin se présente à nous pour son troisième album. Le groupe lillois, qui détonne en mélangeant, jazz, post rock et cold wave, parvient ici à ce que nous pourrions appeler la « capture de l’atmosphère » . « State of Fear » est ténébreux, mais sait lancer des lignes d’horizon (le très beau « A Glowing Whale » qui hanterait sans le savoir les nuits du capitaine Némo). On pense à Nick Cave, à un Tom Waits d’avant la cristallisation, à des incantations, entre volonté d’en découdre (Revenge) et descente du pavillon pour une sédition sans soumission (Farewell Song) qui n’est pas sans nous rappeler les musiques pour les masses.

Ce second volet d’un diptyque (suite de « The Dust of our Dreams » ) s’arroge le droit de se jouer de la torpeur en la tordant avec un rire tout aussi sardonique (Body Memory) que libérateur, tel un condamné qui chanterait l’international en direction de l’échafaud.

« State of Fear » est une réussite, car il ne se construit pas un château-fort, mais une scène sur laquelle le groupe propose une suite de morceaux tout aussi terrifiants que prenants ( n’écoutez « State of Fear » que pendant une nuit de pleine Lune, l’éclairage de celle-ci vous évitera l’attaque cardiaque.) avec une théâtralité dénuée du moindre maniérisme sordide, ne tombant jamais dans les chausse-trappes de l’album concept. « State of Fear » est un disque insulaire, une oasis dans la brume, ou chaque fruit est à consommer avec la perle de sueur sur le front d’un participant à une roulette russe.




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