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Si comme moi, vous êtes un footeux (pas un footix) l’alliance en Marseille et Manchester n’est pas si incongru. Grandes villes à l’ombre de la capitale, une population plutôt ouvrière, des villes portuaires, mais surtout un club de foot emblématique, lié par un joueur, Cantona, même si son passage à l’OM s’est vite transformé en fiasco suite à un jet de maillot un jour de match amical à Sedan. Par contre on repassera pour le climat et surtout pour la musique. Car si Manchester est une des places-fortes de notre panthéon musical, Marseille ne nous a jamais bouleversé, à part via Massilia Sound System et ses jonctions avec les toulousains de Fabulous Trobadors, n’ayant que très peu de vibration à l’écoute d’IAM.

En appelant son album MarschesterPicnic Republic (les auditeurs de Lenoir et lecteurs de Magic Mushroom auront la ref), se situe à la fois géographiquement (même s’il est originaire d’Aix-en-Provence) et musicalement. Si la musique pendra la pas sur les senteurs provençales, une coloration méditerranéenne viendra réchauffer les frimas de la Mersey (la fin de Drifting Away). Mais ce Marschester est une ode passionnée et passionnante à la musique mancunienne, rendant hommage aux hérauts de cette ville, même les plus souterrains de l’indépendance (le puissant et addictif Come What May que l’on croirait sorti d’une compilation de 1993 de madchester). Sans faire appel à char GPT, Picnic Republic puise son inspiration tout autant chez Oasis que chez les Stone Roses, rendant une allégeance à New Order et jouant avec les effluves des Happy Mondays.

En réussissant à ne jamais tomber dans le conformisme (il reprend le C’Mon Kids des Boo Radleys, groupe de......Wallasey, non loin de....Manchester) tout en retraçant l’histoire d’une période bénie faite d’insouciance et d’amour de la pop (D.I.Y. Now ! Ou quand les Anglais tentaient d’être aussi cool que la scène américaine allant de Pavement à Sebadoh), Picnic Republic nous fait planer sur un nuage de nostalgie, sans que celui-ci finisse par se consumer par la pluie, n’étant pas localisé au-dessus de la Factory. Plus ligue des champions qu’Europa conférence, Marschester est une génuflexion sans apparat (même aux Liverpudliens, ennemis footballistiques de Manchester, mais inspiration musicale ultime), avec un sens inné du geste juste.




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