Alors qu’il dormait le long de ma chaîne hi-fi dans la pile des disques à chroniquer, cet album accompagnait avantageusement mes périples rémois (oui pas avec les Bâtards du Qatar), quand il fallait progressivement laisser une partie de son cerveau, en se mettant dans la peau d’un supporter moyen, sympathique, benêt et un rien con quand il s’agit de donner de l’amour à l’ancien homme en noir qui maintenant est tout en couleurs.
Et puis il n’aura échappé à personne que depuis un funeste dimanche soir, se pressente à nous, deux alternatives, soit fait le dos rond dans une couette épaisse en attendant la peste ou l’espoir, ou s’activer et se bouger, quitte à faire des sorties de route (les rois d’la route) de combiner alimentation aléatoire (Space Kouihn Amann) et une hygiène suspecte (Pediluve), et à rendre un hommage tendre mais musclé au dernier premier ministre à nous donner l’impression d’être le voisin avec lequel vous buvez un jaune le temps du tournoir de boules du village, mais qui au final vous intéresse autant que les montants compensatoires. En gros et sans licence poétique, se bouger le cul.
Phrase nouvellement tendance via le film du même nom (Chiens d’la casse), textes autant chantés que vociférés (on pense souvent à Stupeflip version punk, notamment sur Mamie (Rip)) punchline comme des uppercuts, tendance assumée d’une forme de régression juvénile, touche pipi et beurk caca, Acid Gras ne fait pourtant pas de mal à un mouche (sauf à votre prochain passage au labo pour une analyse sanguine).
Disque d’urgence, jusqu’à le présenter comme un cd recopié sans pochette, La Revanche du CD1 (Bruit Noir a des adeptes) est une plaquette de guronsan à consommer sans modération pour reprendre de l’allant avant le combat qui s’annonce, entre le très mal et le moyen bien, entre la peste et une fièvre du samedi soir. À consommer sans modération en caressant frenetiquement le pelage d’un chien moche et mouillé.