Fondé en 2008 par le chanteur violoncelliste Nicolas Iarossi et coup de cœur 2013 de l’académie Charles-Cros, le groupe iAROSS – que l’on a pu applaudir en première partie d’artistes tels que Jacques Higelin, Arthur H et Lo’jo – est désormais solidement ancré dans le paysage de la chanson hexagonale, nonobstant que la musique du quatuor montpelliérain n’hésite jamais à s’affranchir de sa francité pour explorer d’autres registres, nourris d’inflexions et influences créoles, occitanes ou arabes, que l’on perçoit sur leur nouvel album, dont l’intitulé résonne comme un credo – Ce que nous sommes. Où il est question d’identité, mais également de voyage, l’altérité étant le meilleur moyen de faire connaissance avec soi-même. Enregistrées au Bouillon Cube par Yoan Jauneaud (Piers Faccini, Ballaké Sissoko) et Florian Vincent, les compositions de ce cinquième opus, directes et néanmoins intimes, sublimées par la trompette de Guillaume Gardey De Soos (de manière générale, les arrangements de cuivres sont magnifiques, à l’instar du final flamboyant de Nous sommes ou des volutes jazzy de Libre), soufflent le chaud (l’enlevé Tangue, section rythmique implacable et featuring d’Adil Smaali) et le froid (Là où tout brûle, électronique bleutée, claviers liquide, beat syncopé, mélopée touchante et mélancolique, hypnotique), mais jamais ne lassent. Du délicat Le vent souffle, porté par une guitare acoustique, au lysergique Alix (musique d’enterrement paradoxalement optimiste), en passant par les très beaux chœurs mixtes d’Orange bleue, iAROSS fait preuve d’un éclectisme généreux tout autant qu’aventureux.